OCTAVE DES OBRES

Aperçu biographique

Le sujet en question, serait-ce un gratte-ciel ?

 

 
  Peldugland avait fait la connaissance de son futur maître alors que ce dernier bataillait avec une toile très touristique au milieu des flots humains surgissant du centre commercial.
" la tour prends garde ! " criait Octave en moulinant des pinceaux.
La vision saisit l'artiste en herbe sêche qui devint de suite le plus fervent disciple du forcené.
Peldugland reçut comme un baptème coloré les gouttes que le touriste au travail faisait gicler tout autour de lui.
Malgré l'incroyable bordel alentour, Octave des Obres ne quittait pas des yeux son sujet vertical.
Le peintre était protégé de ses propres projections grâce à sa tenue TTC (Toutes Taches Confondues) mais il avait trop chaud et suait de la térébenthine à pleins flacons.
Les badauds croyaient à une animation, de Lyon.
 

 

Présentons rapidement le personnage :
Né il y a bien longtemps sur les bords de la Lu, Octave manifesta très tôt une absence de dons confondante.

 

Ses parents agriculteurs sont inquiets :
" Qu'est ce qu'on va pouvoir faire de lui ! "

Il compensait la chose (en fait il sublimait déjà, sans le savoir) par une obstination extra-forte car dés sa jeunesse il fût un acharné travailleur.

 

 

Il montre à ses géniteurs fatigués ses premières oeuvres.

Le terrible professeur Grognon à l'oeil sur lui.
Le vieux " tonton " Macroute était plus compréhensif

Ses maîtres devait l'arracher de force à ses toiles, lui cacher ses pinceaux et l'enfermer dans le placard à balais où celui-ci continuait de peindre pour de faux dans le noir absolu.

 

En compagnie d'autres révoltés,
Octave s'active dans la clandestinité.

 

 

 

Mis au placard, le jeune Octave mime l'impossible peinture.
Il connût à cette époque les troubles de l'adolescence et les affres de la création, ce qui fait beaucoup.

 

Un jour qu'il était sorti acheter des tubes* il fût frappé d'une stupeur quasi-religieuse à la vue de la tour bien taillée (et ce n'était pas une pipe !) qui miroitait après la pluie* dans le ciel violacé*.
Il avait enfin trouvé son sujet.

Sur le motif, il était souvent dérangé
(et sans motifs sérieux) ;
alors il se réfugia dans l'atelier
dont il ne ressortit plus.

 

* tubes : De couleur, pas de musique ; Octave est un garçon visuel et sérieux.
* pluie : Après la pluie vient le beau temps et après nous, le déluge. (Noé X-12)
* violacé : C'est une des caractéristiques de Sapu-Sitti, l'atmosphère y est composé de strates colorées* étagées correspondant aux différentes couches de pollution, le violet pour les hydrocarbures ; le rouge pour les métaux lourds, etc, etc.
Joli comme un arc-en-ciel horizontal.
* colorées : Mais si vous voyez du vert, ce sont les lasers à Raymond.

 


Son admirative démonstration tourne comme le soleil et le reste du monde autour d'un bassin circulaire et rempli à ras-bord où s'ébattent (c'est bath !) de gros poissons bien nourris.
Dans cette eau fraîche poussent de magnifique dicotylédones connus et célèbrés comme des nymphéas ; ce pluriel atypique nous a évité les nymphéaux moins joli, car enfin si Le Nain de jardin fait "AH", la nymphe fait "OH".

En sept propsitions, le plastichien décline (c'est une opinion !) les différents états de conscience, d'hallucination, de somnolence que cette contemplation ensoleillée et transpirante a provoqués dans son mental surchauffé.
Il pouvait heureusement se mettre la tête dans l'eau après chaque séance d'où une brume tenace qui recouvrait alors les flots et gênait sa vision.

 

Le maître est attentif.

" Alors, on fait son petit Monet ! "raillaient les rares badauds d'eau.
" Vous faites partie de l'école de Barbizon ?"
" Non, je fais partie de l'école de Barbouillon, c'est plus post-moderne !"
Il n'est pas encore interdit de vouloir apprendre, d'aimer les fleurs, les reflets et le monde à l'envers ; alors il profite et jouit de toute cette difficulté en plissant les yeux.
Il en bave même un peu sur le motif aqueux.

Légende des sept tableautins

 
Pour revenir à la page d'accueil