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La Taupe n'était pas très chaud
pour aller sur place se rouler dans la boue, aussi décida t'il simplement
de rester chez lui* et de regarder la félévision.
* chez lui
: Parfois les héros sont fatigués.
La guerre est plus reposante
vue d'ici, et surtout moins dangereuse.
La Taupe reconstitua donc l'interminable bataille de Mécouille (Ardennes)
en miniature dans son parterre de fraisiers.

A la fausse
guerre comme à la vraie !
Ainsi il était sûr d'avoir
des images de la guerre complètement inédites car imaginaires.
Pour les commentaires, il se souvint de ses jeux guerriers et solitaires
de petit talpidé dans le chaud terrier familial, ses yeux myopes s'embuèrent
ce qui n'arrangeait rien.
Providentiellement, ces larmes firent loupe et corrigèrent momentanèment
son visuel défaut ; du coup les photos étaient bien nettes.
Cacatastrophe, tout le monde verrait la super-supercherie, c'était compter
sans notre incroyable distraction et on n'y vit que du feu à volonté.
" Seraient-ils tous bigleux ? " s'interrogeait le soyeux animal.
Il faut tenir
ses positions (de Lyon).

" Attention,
la Taupe, chaud devant, panpanzers !"
Trop
tard.
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Dans
la jungle, terrible jungle,
l'ennemi se regroupe sans cesse.
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Son patron
fût enthousiasmé :
" Bien vu la Taupe, je ne vous savais pas tant de courage et de sang-froid
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La Taupe rosissait de
plaisir.
" Et l'éthique ! L'objectivité ! La vérité ! " s'inquiètent les
moralisateurs toujours prêts à nous emmerder.
" Je m'en fous, répond
la Taupe, je suis agent secret, pas journaliste ; d'ailleurs j'ai
laissé ma Déonte* au logis et j'y retourne lui donner un petit coup
avant qu'elle ne se réveille ! "
Et il replongea
sous terre.
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* Déonte : prénom supposée
de sa compagne, nous n'en savons pas plus, nous l'apprenons en même temps
que vous et sommes sous le choc, la Taupe est amoureux !
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