" YA TCHI "
ARTISTE : MAITRE TCHI
GENRE : rapide
EXPOSITION n° 4
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Maître Tchi est oriental, il est même extrème-oriental selon nos critères.
Il fait de la peinture sur soie.

" Pourquoi sur lui ?
Est ce qu'il met au moins une blouse ? " demanderons les ignorants que nous ignorons aussi.

Utilse t'il le bambou ?
Non plus, il l'a même en horreur depuis qu'il a passé douze années accroupi dans une minuscule cage en bambou justement pendant la révolution dite " culturelle ".
Pourtant il semble en pleine forme, fait l'amour soixante-douze fois par jour et peint plus vite que l'éclair.
Nous avons pu le vérifier à la fondation Gellipane où le maître devait exécuter en public un dessin dans le genre chinois.

Plantons (aie !) le décor, une vaste vasque emplie d'encre à droite, posé contre, un énorme pinceau en teck verni et poil de zobi* ; à ses pieds, l'assistante silencieuse installe bien à plat le grand carré de soi ; au milieu de la pièce, immobile et concentré, maître Tchi.

Tout alla très vite, un " TCHI " terrible déchire le silence et avant d'avoir réalisé de la voir réalisée, l'assistance muette fixait le plancher où la peinture était apparue.
Seules quelques taches éparses témoignent de l'action.

Après, on se détend.
Tino, un bandit corse en cavale conclut la soirée d'un " tchi-tchi " admiratif, comme quoi l'art peut toucher les coeurs les plus endurcis sous l'écorce.

* zobi : zébu du désert de Gobi, on peut (et on doit !) peindre avec ses poils raides qu'il faut prélever au moment du rut où ils sont plus durs et absorbants.