FONDATION GELLIPANE

PROGRAMMATION

 

 

 

" LA COLLECTION "
ARTISTES : POINTURES
GENRE : international
EXPOSITION n° 50

.

 

 

 

FIN DE LA VISITE

Le groupe reste attentif, ces visiteurs ont bien du mérite.

 

"Dernière salle et c'est tant mieux car je vous sens fatigué, la collection proprement dite.
Commençons par les acquisitions récentes : une grosse boule de Poils, la Fondation en voulait deux mais ses moyens n'y suffisaient pas...
"
/ interruption d'un visiteur : "On se voit dedans, c'est beau !" /
/ c'est justement fait pour ça !


A ses cotés ronds, deux visiteurs sceptiques changés en pierre.

 

Plus loin, hum,hum, passons ; on a pas encore eu le temps de bien ranger, excusez le désordre ! "

 

" Deux pièces prestigieuses maintenant, ce dessous de table de Bertrand Lévier " Bidet, Bidet ! ", en collaboration avec Jacob de la Fonte et en hommage à son chat enrhumé.
Plus mystérieux encore, ce carreau de Fernand Raynaud (Lien) 15x15*, on s'est battu pour l'avoir !
"
/ Mais il est cassé ? s'étonne un qui s'étonne /
" C'est encore plus rare, et donc plus cher, comme le loir ! "
/ Quel monde étrange où une chose endommagée vaut plus qu'une neuve /
Tout dépend de qui l'a cassée !

10 000 euros - 1 euro

/ Je vous l'avais bien dit : il y a un truc ! /

* 15x15 : Ce sont les proportions, pas les dimensions, un bon carreau peut faire jusqu'à 15 kilomètres de côté.

Plus loin, hum,hum, passons ; on a pas encore eu le temps de bien ranger, pardonnez le désordre, sniff, sniff, excusez-moi ! "
Jean Culle se retourne vers la cimaise pour se faire ... Une inhalation semble t'il.

Le commissaire priseur continue alors son exposé :
" Du courage, sniff ... c'est le sprint final, vous n'allez pas flancher maintenant ... Sniff, si près de la sortie définitive.
Reprenons,
Jean Culle désigne une rangée objets-dards*, un nu ri noir, un nu vite fait, une petite réserve de carreaux intacts (au cas où reviendrait l'inspiration*), un gos cube, un petit cube, c'est donc l'heure de Lapéri*-cube ! "
Personne ne rit, ces gens n'ont donc aucune culture, c'est ce que pense Jean Culle, courageusement il reprend son reniflement.

 

* objets-dards : Par exemple, ces bouchons de Lyon (vingtième siécle).

" Sniff, où en étrons (pardon, étions) nous ?
Non, laissez, c'est le matériel des femmes de ménage !
Tout la haut on aperçoit un bout de bois vert, une volée sans doute, plus loin un carré noir solitaire, le fond doit être quelque part ...
Des haricots géants, pure illusion rassurez-vous, un igloo fondu, une sculpture en viande hachée, déjà assez avancée ; et trois tonnes de plomb qui nous embarrassent un peu.
Plus un raton-laveur empaillé aux yeux de verre dont on se demande ce qu'il fait ici, si loin de Montréal.
"

Sculpture de tradition bouchère (seulement 5% de matière grise !).

* l'inspiration : Sa Fantaisie passe tous les 36 du mois, il vaut mieux être présent.

* Lapéri-Cube : Toujours en procès parce que Lapaire, y en a pas deux !

/ C'est le tombeau de Toutencarton !!! (Lien) /
A cet instant, l'orateur marche sur une chose emballée qui se dégonfle avec un long sifflement, il se dégage maladroitement en s'appuyant à une structure improvisée qui s'effondre dans un sinistre craquement en soulevant la poussière accumulée depuis le début.
Tel un château de cartes, les oeuvres empilées s'effondrent les unes sur les autres, celles du dessus entraînant les inférieures qui glissent à leur tour dans un processus avalanchesque classique.

C'est le chauve-qui-peut, gare au tsunamimi abscontemporain !

Jean Culle ne s'est rendu compte de rien, la coulée artistique post-moderne s'approche promptement et engloutit notre grand philosophe.

Mais Jean Culle sait esthétiquement nager, il ressurgit quelques mètres plus loin accroché à ...
A un truc orange qui flotte miraculeusement sur rien.
Il n'est pas sorti d'affaires culturelles pour autant, il se fait coincer par une accumulation ferreuse en cours de dislocation.

Même dans les plus grands périls,
le philosophe continue de penser ;
à ce qu'il pense.

Jean Culle appelle à l'aide, en luttant pour se dégager il s'enroule malencontreusement dans une grande étoffe rayée de notre collègue Daniel Burin, c'est un moment critique.
Mais on attend toujours la critique.

" Il ne s'en sortira pas tout seul, la toile fait 72 mètres de long ! "

Cette fois il faut vraiment appeler les pompiers.

Quelques minutes plus tard, trois rutilants camions rouges arrivent dans le hurlement des sirènes.
" C'est toujours aussi beau ! " apprécie poétiquement Guy Mollet.

 

Les braves soldats du feu follet dégagèrent rapidement l'enseveli de l'amas, point n'était besoin d'un plastichien d'avalanche pour le retrouver, son majeur vengeur restant toujours pointé vers le ciel.

Entouré de ses vaillants sauveteurs,
Jean Culle se remet lentement.

 

Il dédicace volontiers quelques calendriers.
" C'est pour le petit dernier, il voudrait bien être artiste, comme vous ! "
" Mais moi je suis un clown, surtout pas un exemple, je vais lui mettre un petit mot pour le décourager. "

Jean Culle grifonne ce rapide message :
" Mon jeune ami, à votre place enviable (parce qu'indéterminée), je réfléchirais avant de dire n'importe quoi.
Artiste ce n'est pas un métier, ou une carrière (avec des échelons), c'est un état, même pas second, un tiers-état, la cinquième roue du carrosse sociétal, et vous voulez en être ?
D'ailleus vouloir ne sert pas à grand chose, c'est comme pour la vaccination, vous l'êtes, ou pas
! "

 

Conclusion

Comment une chose pareille était-elle encore possible de nos jours, qui raccourcissent encore.
Etait-ce simplement la malédiction de Toutencarton ?

" C'est mon devoir de réserve* ! " répond le philosohe libéré qui se remet de ses émotions au bord du lac Déman avec la petite Molle Dulac, une ex-visiteuse témoin émue de toute cette aventure.

Jean Culle sur la jetée.

Voilà, c'est fini ; merci la Fondation Gellipane et surtout merci Jean Culle !
Bien profond du coeur.

* réserve : C'est là d'où nous venons.

 
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