- Vil Delyon : " A l'ancienne "

Le succès (même relatif) des autres rend Vil Delyon vert de rage dans sa maison bourgeoise.

Il sent confusément qu'à notre époque ne pas être original c'est être original. Soit. Encore faut il vraiment ne pas l'être. " Rallumez le feu Johnny s'il vous plait ! " Vil se ressert un verre de liquide ambré et tourbeux, ses ancêtres le regardent intensément. Il se sent bizarrement culpabilisé, l'esthète de l'art* boit une autre gorgée et fait claquer sa langue : " A l'ancienne ! " Pourquoi à t'il dit ça ? Vil remonte son plaid cramoisi ; il tient peut-être à ranimer la querelle des anciens et des modernes, ou celle (que j'aime) des anciens avec les post-modernes, ces derniers même ne s'y frottent d'ailleurs pas trop. * esthète de l'art : Il apprécie la beauté culturelle.

Vil se rendort dans son fauteuil Louis 19, il est trop bien, dehors le monde se déchire.
Et il n'en a rien à foutre.
Il ne lui reste plus qu'à fermer les yeux.
Sur l'exposition.
A l'ancienne.

DREAM EXPOSITION

L'intitulé est strictement respecté.

Rien à dire de ce côté là.

Rien à dire de ce côté là non plus. Seuls les anciens sont venus, normal.

D'abord épars et hésitants, puis en foule dense.

Ce qui fait tout un monde grisonnant.
Le troisième âge a répondu présent à l'eau minérale tant mieux car les jeunes ne s'intéressent plus à la peinture et les seuls dessins qu'ils apprécient sont les dessins animés.

La transmission ne se fait plus, où est la courroie ?

Qui sont ces gens, que font-ils ?

Mystère plat et immobile.

L'exposition " A l'ancienne " eut un succès spectral autant que populaire.
Bravo Vil Delyon, bien rêvé !
Son prochain rêve d'exposition : pour la saint-Valentin que mille peintures fleurissent d'un coup.

Finalement ce Vil est un tendre.
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