CAMILLE
Le 13 mai à Saint-Chavin

Bertrand avait failli mourir de chaud en venant de Langond jusqu'ici.
Trop de montées, pas assez de décence (pardon, de descentes), un problème semble t'il insoluble.
Tout trempé de sueur Lapin.Blanc.Rapide se remettait en buvant une anisette qu'il ne sentit pas du tout, il en but donc une deuxième ... qu'il sentit mieux.
Il commençait aussi à sentir les crampes dans ses mollets ; la radio diffusait
" J'ai le coeur menthe à l'eau ... "
Nez bouillant couleur grenadine, il fondait sur place en admirant sa bonne mine.
Il faisait une chaleur de four allumé à Saint-Chavin et comme on dit la chanson, quand il fait chaud, on a envie de l'eau.

 

C'est la canicule :
" L'heure on l'on s'encule ! " lui crie un riverain.
Passons, nous sommes entre pingouins.

Bertrand finit par trouver la rivière (ce n'etait pas sourcier) mais il y avait du monde, beaucoup de monde partout, des petits baigneurs, de grandes baigneuses, des enfants criards, des chiens mouillés, d'impassibles pêcheurs et surtout, somptueuse cerise sur cet estival gâteau fumant, une sculpture vivante qui prenait le soleil, allongée sur une serviette à rayures, avec deux écouteurs sur les oreilles.
Lapin.Blanc.Rapide aurait voulu approcher de suite cette déesse 19* mais c'était impossible, cernée qu'elle était par la foule en chaleur.

* 19 : Sur 2O, c'est une très bonne note.

Ses affres du désir le tourmentaient (ces affreux diablotins lui piquaient les fesses avec ardeur) et sa température montait dangereusement.

Mais comme toujours quand il le faut, il eut une sa petite idée*.

* idée : C'est vrai ses idées sont le plus souvent petites (il laisse poliment les grandes aux autres), et idiotes mais ça il n'y peut rien.
Et c'est toujours mieux que de ne pas en avoir du tout.

 

Notre manchot est en émoi profond.
Il ne va pas tarder à aller chercher un beau poisson pour faire plaisir à la dormeuse.
Avant de faire trempette, du moins c'est ce qu'il imagine.


Bertrand revint à toute vitesse au village afin d'acheter au poissonnier tout son stock de sardines qu'il alla de suite déverser en amont du lieu de baignade.
A la vue de ces myriades de poissons flottant le ventre en l'air, les familles poussèrent de hauts cris d'épouvante avant de plier bagages, nappes, mouflets, parasols, ballons et autres glaciaires colorées.

 

Les pauvres sardines (enfin elles étaient déjà mortes depuis longtemps).

L'impassible dormeuse n'avait pas bougé d'un cil comme anesthésiée, Bertrand redoutait qu'elle ne prenne une insolation.
A cet instant, la naïde s'étira avant de se retourner sur le dos et de présenter langoureusement à l'astre du jour l'autre face de sa confondante beauté.
Quel double éblouissement, trop pour le jeune homme qui sauta dans la rivière, autour de lui l'eau se mit à bouillir comme un geyser.
En désespoir de sa cause il décida de simuler la noyade, tout en rêvant d'un interminable et salvateur bouche-à-bouche.
" Blurp, au sec..., c'est terrible, blurp, je me noie, aidez-moi ... ! "


Bertrand cria et gesticula beaucoup, tapa dans l'eau en y faisant de jolis ronds concentriques, il n'obtint aucune réaction ; la belle sommeillait toujours, sa tête blonde oscillant doucement au rythme de la musique.
Lapin mouillé ne sait plus que faire, il pense même à s'immoler par le feu, tel un bonze du Vietnam, en sautant au milieu d'un barbecue mal éteint où quelques merguezs carbonisées achèvent de se consumer.
Tout comme lui, de désirs insatisfaits.
Son sacrifice ne fut heureusement pas nécessaire car une autre jeune femme vint s'asseoir aux cotés de la belle endormie avant de lui donner un long et amoureux baiser sur la bouche.
" Comment va ma petite Camille ...bizarre qu'il n'y est personne ici, par une journée pareille ... bah, regarde, allons nous-en, c'est plein de poissons crevés ! "
Et la-dite Camille de doucement répondre :
" Oui Rolande, tout de suite ... après un baillement, elle ajouta : je faisais un curieux rêve, un gros crapaud* baveux sortait de la rivière et essayait de m'emporter avec sa langue visqueuse ... alors, tagada-tagada, tu arrivais en sonnant du cor, ou en frissonnant du corps, je ne sais plus ... et tu me sauvais en terrassant le vilain dragueur ... "

* crapaud : Merci, c'est agréable, et moi qui me prenait pour le prince charmant !

Réflexions
croisées

W.S.R :
" Rien à dire, cette photo est réussie ... "

Camille :
" Le seul fait que tu existes, me fait du bien. "

 


Les deux filles rangent leurs affaires et repartent nonchalamment, la main dans la main, quand elles furent arrivés en haut du chemin, Bertrand put enfin refaire surface en soufflant comme un morse.
Le pseudo-batracien n'avait pas encore tout vu de Saint-Chavin.
Et dans le guide Michemin, il n'y a rien, je crois.
" Croaa-Croaa-croaa ! "

Les grenouiles vertes lui répondent, ça le rassure, malgré sa peau verruqueuse, il a encore du succès.
" Qu'est ce que tu te croaa, toaa ? "
" Tu veux quoaa, non mais des foaa ! "
" Et pourquoaa moaa ? "
Coasse le choeur des reinettes aux belles cuisses.
Le corbeau ne croasse pas, pour une fois, il laisse juste tomber un fromage dans l'eau, il y coule sans faire de ronds, Carré de l'est ou Monster les petits amis ? "
Des débris de mots, je croaaa ! " juge sentencieusement le crapaud.
" Regarde-moi çaa, il en bave ce vieux batracien anoure, il se prend pour quoaa ! " imite un farceur non-identifié.
Si la nature nous semble silencieuse, c'est surtout parce que nous ne comprenons plus ce qu'elle dit, en passant.
La bestiale embrouille continue.

" Il est vraiment gonflé, ça lui fait ressortir les pustules, pouah ! " râle le blaireau de mauvais poil.


Un pélican solitaire, bientôt rejoint par un vol de hérons aux longs cous, se gave de sardines.
" C'est bien meilleur que des grenouilles ! " nous confie le palmipède, avec gourmandise.
" Et ça nous fait des vacances ... " soupirent d'aise les goujons.
" Vous dîtes vraiment n'importe quoaa, vous les poissons plein de vase pouaah ! "
Incroyable, Bertrand comprenait le langage des animaux, de tous les animaux ! "
Ces conasses coassent encore ! " siffle la vipère que tout ce bruit insupporte.
Passe un couple de lièvres enlacés, le premier au second :
" Qui c'est ça, qui c'est celui là ? "
Le second au premier :
" Il a une drôle de tête ce type là, avec tous ces poils ! "

Bertrand se sent de plus en plus bizarre, des poils drus et épais poussent sur tout son corps, à lui, l'imberbe !
Deux petites cornes de jeune biquette sont apparus au sommet de son crâne, il chasse les mouches avec sa longue queue.
" Allons courir dans les épais fourrés pour tenter d'y fourrer quelque nymphe imprudemment endormie ! "
Le Panpan* post-moderne s'élance et glisse sur les galets plats.
Il manque encore de coordination.
" Pas facile avec ces sabots ! "
Cette fois il est vraiment parti, mais dans quelle érection, mystère ?
On entend des bruits de cavalcade dans les épais fourrés, quelques branches cassées et puis le cri de la nymphe outragée, c'est son heure.
Le prélude à cet après-midi était un peu long.

* Pan : Dans sa version Zizi Panpan, et sans son frère aérien encore plus vert, Peter.

 

Vertes amours mytho-logiques, notre faune est en forme, la Flore exaspérée.

 

Des éclats de voix nous parviennent encore, ces bois sont vraiment très fréquentés !
Cette fois ce sont deux nymphes, Crysomèle du peuplier et Galéruque de l'orme qui reviennent du bain de soleil, leurs serviettes à la main.

Elles sont complètement furieuses et Crysomèle commence de suite ses récriminations :
" Impossible de se faire bronzer sans que ce Zizi Panpan (d'où sort-il celui là ?) surgisse pour tenter de nous prendre par surprise, ça suffit nom de Zeus ! "
Ce faune est foutrement rapide - pan - pan - pan -, trois petits coups et puis s'en va sans réveiller l'autre.

Et Galéruque d'en remettre une couche :
" On ne peut plus fermer l'oeil, on l'entend rôder dans les épais fourrés, nous voila obligé de faire des tours de garde autour du gynécée et de hurler toute la nuit pour faire croire au loup !
Et puis de temps à autre, on doit sacrifier l'une d'entre nous pour calmer sa lubricité ... la semaine dernière c'était moi, et je m'en souviens bien ! " ajoute la nymphe en se massant les fesses. "

Après le passage de Zizi Panpan, les nymphes sont lessivées.

A part ça, il est pas méchant du tout, il nous apporte des pommes, souvent vertes ou du raisin trop mûr, mais c'est l'intention qui compte ... la prochaine fois ce sera mon tour d'être entraînée de force (j'y tiens beaucoup) dans les épais fourrés " conclut rêveuse, Crysomèle.
" Tu me raconteras ! " lui demande déjà l'autre indiscrète.
Le devin est malgé tout sceptique.
" Malheureusement nous ne pouvons pas faire grand chose, il est en plein " must " comme on dit pour les éléphants, donc incontrôlable.
Normalement ça ne dure pas, sauf chez lui ! "
Dans les épais fourrés on entend un hennissement triomphal suivi d'une hésitante cavalcade.
" Peut-être un bon vétérinaire, avec une seringue hypodermique ?
Je vais appeler Dac Tarry, le spécialiste de ce genre de problème sexuel ...
Il serait grand temps car aux échos, même feutrés par les épais fourrés, de ses performances érectionnelles les nymphes accourent de l'Europe entière.

" Quel dommage que les suédoises n'aient pas encore adhérées ! " regrette le faune qui est un farouche partisan de l'élargissement tout azimuths.

Pour lui, la Chine doit de suite rejoindre l'Union Européenne ... toutes ses cons-soeurs épilées d'un coup (600 millions !).
C'est assurément un visionnaire.

" Aussitôt dit, aussitôt fait et Dac Tarry débarque en hélicoptère avec toute son équipe.
Ce cas l'intéresse beaucoup.
Il commence de suite les préparatifs afin d'étudier le curieux animal.
Sa ravissante compagne, Camilla O.Tarry le rejoint dans la journée pour participer aux recherches, elle arrive en hydravion car elle aime bien qu'on la remarque.

A son arrivée au campement, on entendit un long sifflement admiratif provenant des épais fourrés.

Manifestement la scientifique rousse a fait une touche.

L'équipe de scientifiques et de technicins avait installé des caméras à infra-rouge un peu partout.
La nuit venue, Dac et ses collaboratuers s'installent devant les écrans de contrôle, Camilla est partie se reposer.
Dans les épais fourrés la vie nocturne bat son plein de victimes, mais toujours pas de centaure à l'horizon.
Soudain l'un des assistants s'exclame en désignant un des téléviseurs :
" Regardez Dac, le voila, il sort des épais fourrés ! "

Sur le petit écran on distingue vaguement Zizi Panpan avançant avec peine en portant une femme à demie-nue qui se débat.
" Ces pauvres nymphes, elles ne sont pas à la noce ! " commente Dac que le spectacle troublait agréablement.
" Essaie d'agrandir, qu'on voit mieux, ça peut-être intéressant ! " demanda égrillard son premier assistant.
La caméra zoome et l'on peut discerner maintenant le visage de l'infortunée victime.
" Mais c'est ma femme ! " s'écrie soudain Dac fou furieux. C'est vrai, avant qu'ils disparaissent dans les épais fourrés, l'équipe pût voir la belle scientifique pâmée dans les bras serrés d'un Zizi Panpan tout piaffant.
Puis la nuit recouvrit l'illégitime assemblage de ses impénétrables ténèbres.
" Je n'ai pas rêvé, elle nous a fait un petit coucou avec la main ! " murmure l'opérateur.
Tout le monde a envie de rigoler, mais on se retient, mieux on compatit :
" La pauvre ... mais vous savez, c'est rare qu'il consomme de suite, il préfère les garder pour la bonne bouche ! "

L'éthologue se précipite vers le campement en hurlant " Camilla, Camilla ! "
La tente esr effectivement déserte, mais en ordre.
Pas de traces de lutte, la jeune femme n'a pas du beaucoup résisté au magnétisme animal de l'être fabuleux.
Des indigènes font comprendre à Dac Tarry par d'évocatrices mimiques qu'il y a malheureusement peu de doutes à avoir sur le futur proche de son épouse.
Depuis King-Kong on sait que ce genre de problèmes peut advenir ; Dac a eu le tort de penser que ça n'arrive qu'aux autres.
On décida d'organiser une grande battue des épais fourrés avec l'aide du S.C.S.C* pour éloigner la bête de Saint-Chavin et délivrer la " malheureuse ".

* S.C.S.C : Société de Chasse de Saint-Chavin.

En attendant il esr recommandé aux personnes du beau sexe faible de rester chez elles après le coucher du soleil. Et surtout de bien penser à porter les ceintures dites " de chasteté " distribuées gratuitement en mairie par le S.C.S.C (Secours Copulaire de Saint-Chavin).
Ces nouvelles ceintures n'ont plus rien à voir avec les barbares assemblages métalliques de nos ancêtres et peuvent se porter même sous les vêtements les plus légers.
Mais ça ne résoud pas tout dit l'opposition.

Les résidents affolés ont contruit en hâte de hautes palissades renforcées pour dissuader " la bête " de venir s'emparer de leurs compagnes.
Depuis ils veillent, l'arme au pied, devant leur ligne Vaginot.
Ses vaillantes sentinelles sexuelles sont cependant sans illusions, le con-tournement restant une manoeuvre facile et la fidélité de leurs compagnes, un mystère en chocolat.

Dés le crépuscule, quand retentit dans le ciel assombri le déchirant cri d'amour de Zizi Panpan, toutes les femelles alentour sont irrésistiblement attirées.

" Il faut les attacher à un piquet, il n'y a pas d'autres solutions ! " recommande monsieur Seguin, un vieil éleveur de chèvres qui connaît donc bien la nature.
On a aussi prévu l'installation dans la campagne alentour de leurres* sexuels gonflables qui devrait dissuader l'insatiable Zizi Panpan de s'en prendre à ce qui porte (ou pas) jupon.

 

* leurres : C'est le même principe qu'un épouvantail mais dans un but inverse : attirer.

Ces " attirails " imitent le corps féminin, comme une nymphe qui dormirait debout.
Mais si grossièrement qu'il y a peu de chances que Zizi Panpan se trompe de salopes et tente de s'accoupler avec ces pauvres artefacts.
Pour qui le prend-on ?

Un " attirail " de la première génération ; depuis on a fait beaucoup mieux, rassurez-vous.

On a fait aussi bien pire, rappelez-vous les poupées gonflables.
Bertrand en fit un temps collection mais pris par le vertige du démiurge, le lapin créateur voulant les doter des appats les plus formidables les avait toutes fait exploser.
C'était ce qui pouvait arriver de mieux à ces pauvres choses : s'éclater un bon coup.
Il avait accroché leurs dépouilles dégonflées au mur de sa chambrette, ce nouveau Barbe-Bleue.
Finalement il les préfèrait bien à plat, à la descente de lit.



.

 

 

N'empêche que les " attirails " faisaient maintenant partie du paysage ; en voici un modéle plus récent dit du " Dernier cri ".
Il y a incontestablement un progrès, même si l'on peut regretter l'absence de poils autour.
" Trop cher ! " répond l'impécunieuse municipalité.

Le marché se développe, de nouveaux types d' " attirails " apparaissent comme celui-ci, à diffuseur d'arôme de chez Rustica.
On en met partout et ça crée des emplois.
Alors merci qui ?

 

 

Il reste cependant l'éternel problème : prendre ou se faire prendre ?
C'est le vrai danger car à l'intérieur du sexe factice de notre amoureux piège, une trappe pleine de glu bascule et retient alors prisonnier le copulateur imprudent, quel qu'il soit.
Et l'irascible blaireau myope dont ça n'avait pas arrangé l'humeur :
" C'est quoi cette connerie ! " râle le mustélidé tout gluant.
On a déjà ainsi du " décoller " plusieurs pauvres bougres que leur instinct avait égaré.

Certains bricoleurs les construisent eux-mêmes avec les moyens du bord, pourquoi pas ?
Le résultat est souvent curieux mais pas garanti du tout en l'absence de toutes normes.
Comme toute image sexuelle, elle dépend beaucoup du fabricant.


Ce qui leur valut de terribles scènes :
" Et qui c'est celle-là ? D'où tu la sors ? Cette fois, ce n'est même pas la main dans le sac ! Tiens, tiens, une cousine de Bretagne sans doute ? Et qu'est ce que Madame prend au petit-déjeuner ?, Mais tu as perdu la tête, je suis quand même mieux que cet épouvantail ! "

Comme on peut le constater, les conséquences de la venue de Bertrand à Saint-Chavin s'étalèrent largement dans le temps.
Et dans l'espace comme la queue d'une comète.

ANNEXE

A défaut de Camilla, Dac monte une expédition pour la retrouver.
Et que devient la victime du rapt, notre belle américaine, pendant ce temps ?
" I feel fine ! " nous confie Camilla du haut de son baobab-maison.
" La nouvelle Jane ! " comme le titre déjà la presse people; fera d'incroyables et croustllantes révélations sur Zizi Pabpan dans le livre qu'elle continue de rédiger malgré les éprouvantes conditions de la vie sauvage (notre document).
Elle semble se porter plutôt bien et a fait parvenir au campement par porteur spécial ce rassurant message :


 

 

Cher Dac
Rassure-toi, je vais le mieux possible.
Je t'écris du haut d'un arbre, en dessous Zizi Panpan somnole en fumant une grosse cigarette, il se gratte.
J'ai l'occasion de pouvoir étudier ce phénomène de très près.
C'est une chance unique, je dois le (pardon, la) saisir par le bon bout.
Mon ravissant ravisseur est plutôt gentil, il ne parle pas beaucoup mais n'essaie pas d'avoir toujours raison.
Comme certains.
Ah, le voila qui monte à l'échelle, il semble très, mais vraiment très amoureux.
Rappelle-toi mon chéri, je fais tout ça pour la science.
D'ac Dac ?

Camilla O.Tarry

P.S : Il reste du taboulé et des lasagnes dans la glaciaire .

 

 

 

Dans la jungle, terrible jungle, Camilla prend ses aises.
Sur le dos des animaux.

 


Elle a un énorme appétit.

Et défense de la priver, ou d'y voir un abus ... ou une histoire d'os.

 

 

Alors évidemment, elle profite.
Tous les hamacs ont craqué, les uns après les autres.
Zizi Panpan la regarde, il est encore très amoureux.
Il le dirait bien mais personne ne lui demande jamais son avis, encore moins ses sentiments, vu qu'il est une bête.
Mais ce qu'on ignore (ou fait semblant d'ignorer) c'est qu'il est aussi à moitié humain, tout le haut, comme un centaure normal.
Il est donc sensible (hyper) car il s'écorche tout vif à travers les épais fourrés d'épineux, et raffiné car il ne broute pas n'importe quoi ... et surtout pas n'importe qui.
" Oh la la, quelle chaleur ! "
Zizi agita sa queue pour se faire un peu d'air et chasser les moustiques.

Plus bas, à la rivière, on entendait le rire des nymphes se baignant, l'être composite souleva son gros ventre de terre, lâcha un énorme pet qui souffla la poussière et tout en étirant ses pattes engourdies, se dirigea vers l'endroit d'où provenait ces cris joyeux et mouillés.

 

Aperçus

A Saint-Chavin, beaucoup trop de fils
Qui pendent
Bonnes mines cependant

 

 

 
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