|  | PATRICIA 
        Le 18 avril à Bauléon-Licharre
 
        
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 |   Quelle est la 
        chose qu'un séducteur redoute le plus ? Se faire taper dessus par un jaloux, être ruiné par les divorces et les 
        pensions alimentaires ou simplement vieillir ?
 Dans le cas bien particulier du Lapin.Blanc.Rapide ce qui lui faisait 
        le plus peur était de rencontrer ce qu'on appelle une " ex ", événement 
        heureusement rare mais qui le désemparait toujours en lui laissant des 
        sentiments troubles et empilés comme dans un mille-feuilles, une couche 
        de regrets, une couche de honte, une couche de culpabilité, une couche 
        de regrets, etc ...
 Mais sans la douceur et le moelleux du savoureux gâteau.
 A Bauléon-Licharre, où il n'avait jamais mis les pieds, pareille mésaventure 
        était impossible.
 Mais dans les fictions tout devient possible, sinon autant s'en tenir 
        au réel.
 Donc profitons-en et mettons en scène l'improbable rencontre de notre 
        rongeur préféré avec Patricia qu'il avait connue, séduite et aussitôt 
        abandonnée dans une vie vraiment très postérieure (pardon, antérieure).
 Les promesses n'engagent que ceux qui veulent y croire.
 
        
          | Réflexions 
              croisées  W.S.R 
              : " Vu que tu vas dîner chez tes parents ... tu serais en retard, 
              sinon ... "
 Patricia 
              : " De quel boulot il s'agit ?
 Tu ne vas pas t'en aller à l'étranger de nouveau et me planter là 
              ! "
 Si malheureusement. 
              
 Il l'avait 
              oubliée* depuis ce temps passé.  |  |  * oubliée : 
        Ce n'est pas vrai car il n'oubliait rien, mais il était obligé de ranger, 
        de faire de la place dans ses souvenirs et fatalement, on finissait sous 
        la pile. 
 
        
          |  |  
              En cas de surcharge 
                mémorielle, il lâche des souvenirs, comme on lâche du lest.  Après le passage 
                régulier du marchand de sable, c'est normalement le désert affectif. 
                 |  Devant lui marche 
        une jeune femme tenant par la main un petit garçon et dans son autre main 
        un cabas empli de provisions. D'habitude il ne dépasse jamais les dames afin de pouvoir mieux les contempler 
        mais sa maman lui a appris à être galant (prévenant dit-elle) et il se 
        précipite donc pour ouvrir la porte de l'officine.
 La femme tourne la tête pour le remercier et là, patatrac, ils se reconnaissent.
 
 Fin du premier 
        acte.  Ils sont aussi surpris l'un que l'autre et ne savent pas quoi se dire.
 Bertrand :
 " Bonjour ... euh ... comment ça va ... ? "
 Impossible de se rappeler son prénom (ça lui arrive trop souvent), il 
        hésite :
 Mégane, Zafira, Safrane, Xanthia, Twingo, Passate ...
 " Patricia ! "
 Patricia :
 " Bien ... tu n'as pas beaucoup changé ! "
 Bertrand :
 " Tu as un enfant maintenant ? "
 Patricia :
 " Oui, et c'est aussi le tien ! "
 Badaboum !
 C'est ce qu'on appelle un coup* de théâtre !
 * coup : Peut-être 
        le fameux coup du lapin ?  Fin du deuxième 
        acte.  
        
          | 
 L'impossible 
              paternité | Le virtuel 
              rideau se lève sur le monologue de Bertrand Biquet :" Pourquoi suis-je si peu troublé par cette annonce
 Soudaine paternité qui me tombe du ciel
 Et dont je ne sais que faire, impossible, j'y renonce
 Pour tout autre cette nouvelle aurait un goût de miel
 Je ne puis être père, aucun désir d'enfant
 Parce que l'enfant * c'est moi jusqu'à la fin des temps !"
   |  |  
 
        
          | * enfant 
            : Etre père serait impossible pour Bertrand car il lui faudrait alors 
            faire une chose dont il se sait totalement incapable : déplacer le 
            centre du monde qu'il occupe déjà. D'ailleurs il n'est pas père, il est fils ; puis il efface tout, comme 
            avec l'ardoise magique.
 Si Bertrand n'est physiologiquement plus un enfant (ses partenaires 
            vous le confirmeront) il reste psychologiquement très infantile (ses 
            partenaires vous le confirmeront aussi).
 Finalement il n'aime que jouer tout seul.  .
 | 
 Les 
              enfants  |  Légende (car c'est bien une légende) : Lapin.Blanc.Rapide est assis, accablé 
        et surtout rongé comme un trognon de choux par le remords.
 Nous n'en croyons rien car c'est un comédien nul (mathématiquement) et 
        personne ne peut jamais savoir ce qu'il pense, même pas lui.
 Fin du troisième 
        acte. 
 La disputation Une telle distanciation 
        envoie son personnage hors des limites du théâtre, loin des yeux et du 
        coeur. Patricia se prépare, complètement dramatique : elle, elle saura nous attendrir.
 Dans le hall du syndicat d'initiative de Bauléon-Licharre on entend les 
        mouches voler :
 " Bzzzzzzzzzzzz ! "
 C'est le moment 
        déchirant de la complainte de la fille-mère. Sortez vos mouchoirs (Bertrand est en voix off).
 Cruel, pourquoi m'as tu abandonnée ? (si je le savais je me le dirais 
        !)
 Reviens je t'aime ! (c'est justement pour ça que je ne veux pas revenir)
 Rappelle-toi tes mots d'amour, tes promesses et tes serments (vous êtes 
        vraiment sûre que c'était moi ? Parce que des fois dans le noir ...)
 Puisque c'est ainsi, je ne veux plus jamais te revoir (voila qui semble 
        raisonnable, c'est dur mais je m'en remettrais, j'espère ...)
 Salaud, dégueulasse, vil de 
        Lyon (?), amnésiqiue, suborneur borné, bitède* unlimited, etc ...
 * bitède : 
        Une nouvelle espèce ?  Suivèrent divers 
        noms d'oiseaux* de pas sages qui n'ont rien à faire dans notre psychologique 
        étude.  * oiseaux : 
        Pas seulement, le bestiaire offenssant de Patricia contient aussi quelques 
        hirudinées comme cette " sangsue alitée " (un comble). 
 L'infortunée 
        et la sangsue alitée.    Fin du quatrième 
        acte, de la pièce et des haricots s'il y en a.    Jets de tomates 
        sur Lapin.Blanc.Rapide qui n'a vraiment pas le beau rôle. Mais qui cherche vraiment à le comprendre ?
 A part nous.
 Patricia par contre croule sous les fleurs, c'est parfois bon d'être une 
        victime.
 A sa sortie de scène de ménage, Bertrand rasait les murs, gratis.
 Il alla directement à la case départ sans passer par la prison (ouf) ni 
        par la rue de la Paix où il avait pourtant rendez-vous.
 Avec vous ?
 Quel dommage !
 Il ne reçut donc pas 2O OOO francs (soit environ 3000 euros) comme il 
        l'espérait.
 " Il ne manquerait plus que ça ! " s'écrièrent en choeur les mères célibataires 
        du département spontanément réunies et animées d'un redoutable sentiment 
        de sororité.
 Elles bouchaient (comme par hasard) l'avenue Henri Martin* où le garçon 
        avait aussi rendez-vous.
 * Martin : 
        Pêcheur, c'est tout ce qu'on sait de lui, le reste est un éclair bleu 
        turquoise. .  
 Barrage contre 
        le pacifique ? On entravait sa 
        liberté du travail ? Tant mieux, il n'insisterait pas pour aller plus loin.
 Ni pour rester plus longtemps car il était devenu aux yeux maquillés de 
        ces filles en colère le vivant symbole et parfait représentant (en extincteurs) 
        de l'égoïsme, de la mauvaise foi et de l'irresponsabilité masculine.
 Et à ces titres sans gloire, elles ne le laisseraient jamais passer.
 Il repartit donc la queue entre les jambes, les siennes pour une fois.
 Bauléon-Licharre était définitivement rayé de sa carte.
  Mais il devait 
        pourtant con-tourner la cité pour atteindre Lecdoure où il avait, paraît-il, 
        un sérieux client ... dont il ne se rappelait plus du tout. Devant lui il y avait une déviation, il s'y précipita car il prend toujours 
        les déviations, par principe.
 
  Il finit par 
        se paumer complètement dans d'affreux endoits aux noms paradisiaques : 
        ici l'Allée des Mûriers, il arrivait trop tard pour les mûres ... et pour 
        l'allée. Idem pour l'Avenue des Grans Prés ou les très irréelles Eaux 
        Bleues, évaporées sans doute.  
  Il n'en restait 
        que le nom dans le fond vaseux, et un peu d'humidité au coin de l'oeil. 
          Toutes ces bucoliques 
        appelations sonnaient bizarrement vu la pauvre laideur du lieu ; il fallait 
        vraiment vouloir se perdre, pour s'y perdre.Heureusement au bout de l'Allée des Narcisses il y avait un cul.
 De sac, rassurez-vous et au fond de ... cette impasse, une femme faisait 
        nerveusement les cent pas sur un bout de trottoir.
 " Elle a un cul de fausse basse ... " remarqua de suite Bertrand, le contre-jour 
        l'avait trompé ... en fait elle était dans l'autre sens mais la dame était 
        très enceinte et cela modifiait quelque peu sa silhouette.
 " Elle doit en être à son treizième* mois ... "
 * treizième 
        : Bien qu'obsédé par la chose, Bertrand partage avec une bonne partie 
        des autres bonshommes, une ignorance con-fondante de la physiologie féminine. 
        Cependant moins que son chef de service quii reste persuadé que clitoris 
        est une marque de bière. Ou 
        qui voit dans le sexe féminin une sorte de gaufrier.
 Clitoris 
        et moule à gaufre (drame)  
 Un ange passe couvert de mousse.
 " Une autre Clitoris s'il vous plait ! "
 
  La dame fit des 
        signes désespérés à son passage roulant, il s'arrêta et baissa la vitre 
        :" Dépêchons-nous ! " lui souffla t'elle avant de s'asseoir à ... l'arrière 
        car elle ne rentrait pas en largeur, Bertrand peina pour refermer la portière.
 " Jamais vu un ventre pareil ! " s'étonnait-il.
 " Vite Momo, c'est bientôt le moment ... "
 Dans sa panique et son égarement, elle l'avat pris pour son beau-frère, 
        le dit Momo, qui était en retard.
 Peu importait, il avait du temps et puis ça lui faisait plaisir qu'on 
        ne le regarde plus comme un monstre sans coeur et sans reproche, un chevalier 
        paillard toujours la lance en avant il était aussi capable de sentiments 
        humains !
 Et il allait le prouver (de toute façon, elle aurait eu du mal à ressortir).
 
  Donc direction 
        la maternité pour l'accouchement sans douceur, mais il fallait pour cela 
        retraverser Bauléon-Licharre et sa gent féminine en révolte, contre lui. 
        Il avait dans son coffre des systèmes d'alarme contre les incendies qu'il 
        trimbalait inutilement depuis Mayonne, ils allaient enfin lui servir à 
        quelque chose. Bertrand les déclencha tous, sa voiture étant par hasard (mon oeil !) 
        rouge ce jour là, il se transforma en super-pompier vrombissant. Il trouva 
        dans son coffre un drap blanc plus que douteux.
 " De dessous sans doute ! " constata le garçon en le fixant à l'antenne 
        ; avec la vitesse, on ne verrait rien.
 Et ils s'élancèrent toutes sirènes hurlantes, Bertrand était content d'enfin 
        servir à quelque chose ... d'utile.
 En reconnaissant sa voiture les bauléonnaises se regroupèrent aussitôt, 
        l'air pas commode mais leur attitude changea complètement quand elles 
        comprirent pourquoi il revenait.
    On loua son dévouement 
        et son coeur tendre, Bertrand ne se sentait plus, il était devenu bon. 
        Aux yeux des autres, ce qui est bien le principal ; cependant il n'avait 
        pas le loisir de goûter pleinement sa popularité toute neuve car sa passagère 
        donnait des signes de grande agitation.
 " C'est bon d'être aimé ! " se disait bertrand l'alarme à l'oeil en saluant 
        ses nouvelles amies retournées en sa faveur.
 " Souvent femme 
        varie en pas longtemps ... "" C'est exclusivement féminin ! " lui répondit l'écho glorieux.
 C'était tellement bon qu'il fit un deuxième passage, plus rapide ... il 
        avait une vraie mission humanitaire.
 Qui se précisait, son siège en était tout secoué. "
 Les fameuses contractions avant ! " s'inquiétait Bertrand.
 
 Il mit rapidement 
        la cinquième (en partant de la gauche) n'étant pas assuré pour le dégât 
        des eaux. Heureusement Bauléon-Licharre n'est pas Los Angeles ...
 Quelques minutes plus tard, on extrayait la parturiente de son véhicule 
        pour enfin s'occuper de son cas.
 Lapin.Blanc.Rapide resta quelques minutes dans la salle d'attente où des 
        rangées de femmes attendaient assises tranquillement derrière leur ventre.
 
 Des bébés criaient 
        partout, il se sentait étrangement bien, comme dans une famille élargie." Monsieur Ballon ... monsieur Ballon ? " appelait une demoiselle en blouse 
        blanche, apercevant Bertrand, elle vint lui annoncer :
 " On s'occupe de madame Ballon, tout va bien se passer, rassurez-vous 
        ! "
 C'était donc son nom ... à part ça, il n'était pas inquiet, du tout.
   
        
          | Pour avoir 
              l'air de s'intéresser, il posa une question : " Est-ce qu'ils sont datés du jour de ponte ? "
 " Ah, ah, sacré monsieur Ballon ! "
 Elle avait montré ses jolies dents, il était content.
  " J'aimais 
              déjà les infirmières quand j'étais un petit enfant ... " songeait-il 
              en la regardant s'éloigner, trottinante comme une petite souris 
              blanche.  Le garçon 
              fit comme au cinéma les futurs pères dans de semblables circonstances, 
              tournant nerveusement sur lui même en soupirant longuement ... il 
              adore s'émouvoir tout seul. Le plus étonnant et qu'il finit par croire à ces fantaisies : il 
              se sentait maintenant réellement bouleversé ému à l'idée d'une future 
              descendance, les larmes lui venaient même ... il préféra sortir 
              soudain submergé par l'émulsion (pardon, par l'émotion).
 |  |  Un sacré dispositif 
        qui lui permet de faire l'économie de la réalité. Exemple : J'ai très envie de ce voyage ensoleillé (ou de cette femme ensommeillée), 
        je ferme les yeux et j'y pense très fort (mais en complet laissez-aller) 
        et hop là : je suis arrivé, sur place direct ... ou j'y suis arrivé (à 
        ses fins ?).
 L'idée du voyage, pouvant remplacer le voyage, voyage !
 
        
          | Seule exeption, 
            mais de taille fine, l'idée de la femme ne remplace pas complètement 
            la femme. 
 |  | Dommage, sinon 
            son autonomie serait totale. |   Après avoir avalé un café fort et amer au distributeur, il regagna sa 
        petite auto vermillon.
 " Paternité - Maternité - Fraternité, c'était ma devise de la journée 
        ! " se gargarisait-il une fois à l'intérieur.
 " Are, are, are ... " lui répondit bizarrement l'écho, Bertrand se retourna, 
        il y avait un bébé sur la banquette arrière.
 Son système (de pensée créatrice) aurait-il fonctionné à son insu ?
 
        
          | Tout autour 
            de lui, les nouvelles mamans s'affairaient autour de leurs rejetons 
            qu'elles poussaient en riant aux éclats à travers les allées. " Tagada bouzou bouzou are are " ; en boucles blondes.
 Bertrand se sentait rajeunir.
 Il pourrait leur demander du lait pour son bébé ?
 " Sinon je sens que je vais faire un gros caprice ... " menaça le 
            lapin pére (et même re-père, l'heureux !).
 " Ouin, ouin, ouin ! "
 |  |    
         
          |  | Aperçus 
                 A Baulèon-Licharre, 
              le syndicat Manque vraiment d'initiatives
 Du coup, nous aussi
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