Petits hommes...

 

LA NATURE

LES CHAMPIGNONS

CONTE DE LA FEE ORANGE

 

... Et grands lézards.

 

 

Aux origines les êtres humains étaient tout petits.
Ils vivaient sur de grands murs de pierres sèches qu'ils partageaient avec les lacertiens, les araignées et les souris vertes.
comme ils étaient très stupides, ils se faisaient toujours voler leur maigre soupe faite d'herbes et de lichens par les lézards, ce qui fait qu'ils ne pouvaient pas grandir.
Les vilaines fées, qui avaient organisé tout celà, riaient de les voir courrir en tout sens avec leurs bassines pour récupérer un peu du précieux (et pourtant bien fade) liquide que les facétieux reptiles s'amusaient à renverser dés qu'il était chaud et prêt à consommer.
Une seule avait pitié d'eux, la fée Orange qui avait bon coeur et n'était pas aussi cruelle que ses consoeurs.
Elle demanda une réunion des fées co-propiétaires, une " féerie extraordinaire ", afin de trouver une solution à ce problème.


Le soir prévu, les fées bien pomponnées arrivèrent chez la fée Orange et son petit salon était aussi plein que pour une réunion Tupperware : on pouvait voir la fée Machine, spécialiste de l'électro-ménager, sa cousine, la fée Dulogis avec ses produits d'entretien bien rangés dans un carton multicolore, la fée Licité qui souriait tout le temps sans bien savoir pourquoi, la fée Brilité toujours aussi agitée, la fée Condation, grose comme à son habitude et la fée Electricité qui brillait de tous ses feux follets en grande conversation avec la fée Dérale, très classe, en tailleur et bas nylon ajourés.

 

  Bientôt il y eût tellement de fées dans la pièce qu'on ne s'entendit plus tant elles étaient bavardes.
Comprenant qu'aucune décision ne serait prise, comme d'habitude, la fée Orange décida d'agir seule.


 
  Seule et en cachette des autres car elle avait compris, en fine psychologue, que ses soeurs n'accepteraient jamais de se priver de leur principale distraction et que leurs coeurs, sous leurs jolis chemisiers étoilés, étaient insensibles aux malheurs des petits hommes.
 
 

 

Donc, la nuit, à l'heure où les autres fées étaient déjà parties se coucher, la fée Orange remplissait discrètement le coffre de sa voiture sidérale de matière orange hyper-énergétique.

 

 
  Elle en avait râpée tout un cuchon* pendant la veillée qu'ensuite elle partait disséminer par poignées au dessus du paysage ; bref, c'était du boulot.  
 

Tôt le matin les hommes, que l'angoisse et l'inquiétude empêchaient de dormir bien longtemps, ramenaient chez eux les précieuses boulettes qu'ils se dépêchaient d'avaler avant qu'on ne leur prennent.
Ils devinrent grands et costauds et purent ainsi terroriser les animaux qui partirent se cacher au plus profond de la forêt.
Un peu déçue du résultat, la fée Orange se tourna vers le jardinage et la téléphonie mobile.
Les autres fées, voyant que plus rien de rigolo ne se passait sur la terre, se désintéressèrent totalement du monde et restèrent chez elles à boire des litres du thé et manger d'énormes gâteaux roulés à la confiture.

*cuchon : mesure pondérale au pays des fées.

 
 

 

La fée Orange dans toute sa splendeur.

 

Et pour conclure ce sujet thallophyte, un petit poème de Guy Mollet qui ne mange pas de pain sec, ne manque pas d'air frais et n'est pas piqué des verts archi-pluralistes ou des vers trop libres. Poème thallophyte.

 

 
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