Rencontre avec :

Bernard Dignaud

 

 

Miss Clitorini :
Bernard Dignaud, vous avez été la surprise du "mercato" de cet hiver, le prestigieux Olympique Lyonnais recrutait un total inconnu, vous...
Bernard Dignaud :
J'en fus le premier surpris, d'autant plus que je ne sais pas jouer au football, aux filles (pardon, aux billes)un 2ème numérpeu, mais cela fait longtemps que je n'ai plus pratiqué. Toute cette affaire n'est depuis le début qu'une immense confusion. D'après ce que j'ai cru comprendre, les dirigeants du club m'ont pris pour un brésilien à cause de mon nom, comme ils me parlaient toujours portugais, je n'ai pu les en dissuader et ils m'ont fait signer un contrat incroyable. Quand j'ai vu la somme j'ai cru à une erreur, il y a des zéros en trop, je protestais mais en vain, ils croyaient seulement que je voulais encore plus d'argent. Finalement, pour avoir la paix et garder le pognon, j'ai décidé de faire semblant, au moins jusqu'au match suivant où l'on ne manquerait pas de remarquer quelque chose dans mon non-jeu.
M.C :
Justement, parlons-en de ce premier match où l'on vous a effectivement remarqué, c'est le moins qu'on puisse dire !

Le film accéléré des évènements précipités.


B.D :
Comme je ne connaissais pas les rêgles, je faisais tout exactement comme mes partenaires, ils avançaient, j'avançais, ils reculaient, je reculais aussi, ainsi de suite. Ma plus grande crainte étant qu'ils veuillent me passer le ballon, alors je regardais ailleurs, je relaçais encore mes chaussures ou j'allais chercher à boire, enfin je me débrouillais pas si mal jusqu'à ce moment...
M.C :
Ou vous avez marqué un but (et les esprits), racontez nous cet instant extraordinaire !
B.D :
C'était très confus, je vais essayer de le raconter comme je l'ai vécu :
A ce moment de la partie, tout le monde s'était regroupé devant les cages de l'équipe adverse pour ce que mes coéquipiers appelaient, un corner.

Différents schémas tactiques;
de gauche à droite, le face à face, l'attaque, la défense, l'éparpillement
(c'est le schéma préfèré de Bernard Dignaud).

Cela fait beaucoup de monde sur une toute petite surface*, alors on se pousse, on s'insulte, on se donne des coups de coude et de genoux sur le nez ou dans les parties géniales (pardon, génitales), bref, beaucoup d'agitation malsaine. J'avais réussi à trouver un coin tranquille où il n'y avait personne quand j'ai vu le ballon arriver sur moi comme une fusée, j'ai fait ce que j'ai pu pour l'éviter, impossible et il m'est tombé en plein sur la tête avant d'aller rouler dans les cages. J'étais à moitié assommé mais j'espèrais encore que personne n'avait rien vu à cause de la cohue. Plaine perdue et verte, ce fût terrible, tout le monde dans le stade se mit à hurler comme des déments et moi, je ne savais plus où me mettre, où me cacher sur ce terrain plat et vide. La réaction la plus incroyable fût celle de mes partenaires, ils me couraient tous après en criant, j'essayais de leur échapper mais ils finirent par me rattraper et là, dans leur fureur, ils se mirent tous en tas sur moi si bien que je ne pouvais presque plus respirer, le monsieur en noir parvint à les calmer enfin en leur distribuant des biscottes*qu'il avait heureusement en réserve dans sa poche.

Bernard dignaud amuse beaucoup ses partenaires, la preuve, Thierry en rit.

 

 

Le stade,
lieu de tous
les dangers

M.C :
Vous avez du avoir très peur !
B.D :
Oui, surtout que ce n'était pas fini, deux minutes plus tard, re-corner. Cette fois, je prends mes précautions, je reste à l'écart tranquille pour manger une banane (comme je m'ennuie un peu,j'emmène une sac plastique avec de quoi grignoter pendant les matchs). Mais mes adversaires me suivent maintenant avec obstination, aussi, au moment où le corner est tiré je me précipite dans le sens opposé, à ce moment je glisse sur la peau de banane* et je m'étale dans la pelouse pleine de crachats.
Il faut vous dire que je ne mets jamais de crampons car on peut se faire très mal avec, et je n'en ai pas vraiment besoin vu que je cours très peu. Mais je tombe souvent, ce n'est pas bien grave, l'herbe est si douce... Le plus curieux étant la réaction de l'homme en noir qui siffla imédiatement un grand coup et courut désigner un point blanc sur le terrain ; cette fois c'est les joueurs de l'autre èquipe qui étaient furieux après moi. Pourtant ça arrive à tout le monde de glisser ! Ils se lamentaient en s'arrachant les cheveux par poignées, c'était trop triste ; en fait ils semblaient surtout en vouloir au monsieur avec le sifflet et voulaient lui faire un mauvais parti, quand au public, il avait lui aussi complètement perdu la tête.

 

Bernard Dignaud est si mauvais qu'il doit changer de club chaque semaine.

L'équipe type, une vraie " dream team " de rêve !

 

M.C :
Vous veniez d'obtenir un pénalty, celui de la victoire !
B.D :
C'est ce que l'on m'a expliqué, bien après, car dans les vestiaires les brimades et mauvais traitements continuèrent, on me versait du champagne sur la tête, me tapait dans le dos à me décrocher les poumons puis on me promenait sur le dos des autres à travers les couloirs avant de me jeter tout habillé dans la piscine ; surtout on criait toujours, et toujours plus fort en sautant sur place : " L'O.L. est hardi ! L'O.L. est hardi ! "

Bernard Dignaud doit tirer (un pénalty),
il hésite encore ce qui énerve tout le monde.

 

 

Triomphe "à la romaine"
dans les rues de la ville.

M.C :
C'est la rançon de la gloire, Bernard Dignaud. Et dimanche prochain, vous serez sur la pelouse bien entendu ?
B.D :
Pour la tondre, peut-être, en fait, c'était pour ça que je m'étais présenté au stade.
M.C :
Que faut-il vous souhaiter pour votre nouvelle carrière ?
B.D :
D'être toujours remplaçant et surtout, que le meilleur ne gagne pas !

C'est la gloire, les supporters attendent Bernard Dignaud pour qu'il leur signe des autographes.

surface* :
dite "de réparation", ce qui est étrange c'est que Bernard n'y a jamais vu d'outillage

biscottes* :
récompense fort prisée des footballeurs (comme un poisson pour une otarie, oh, t'as ri alors disons un pélican), certains sont près à faire n'importe quoi pour en avoir une et même une deuxième, la rouge et quand ils l'ont enfin obtenue, ils rentrent au vestiaire pour la manger tout seul, ce n'est pas très collectif.

bananes* :
et que ceci serve de leçon pour la jeunesse : il faut sauver sa peau de banane !

 

Les Dignaud

Bernard, renard des surfaces

 

René, son frère, technicien de surface

Les frères Dignaud, quel rapport ?
Bernard a droit à deux balais par mi-temps, c'est beaucoup.
" Mais pas encore assez ! " proteste Jules Dignaud, son fraternel entraîneur parti depuis pour le chemin des hommes.

Note : Bernard Dignaud a un blog pour communiquer avec son fan-club de supporters, les Gones aux coques*.
* coques : Pour y planquer leurs précieuses et si fragiles testicules.

Les Gones aux coques suivent Bernard Dignaud jusque dans les toilettes pour avoir un autographe.
" C'est occupé ! " râle le champion.
Sur son blog, les analyses footballistiques s'accumulent, on re-re-re-refait la match :
4-4-2, 3-8,5-1, 5-4-3, 3-6-9 ou 6-4-1 ?
" Stop, le compte est bon : 6 + 4 + 1 = 11, c'est donc la bonne tactique. " analyse sobrement Raymond Lascience, notre douzième homme.

Gérard, un habitué, tient à intervenir :
" Il faut jouer en 6-3-3, ça nous réussit toujours ! "
Que lui répondre ?
Le pauvre Bernard n'y comprend rien, il rêve de s'allonger sous la verte pelouse.

 

Un anti-gone d'Anouille (dans la Loire) laisse éclater sa fureur verte elle aussi :
" Qui ne saute pas sur une mine n'est pas lyonnais ! "

 

 
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