
Petite image
d'Epinal dans les Vosges où la guerre niqua aussi beaucoup de monde.
Et pourtant les courageux épineux
sont moins célèbres (et donc célébrés) que les mécouillois pourtant habitués
à tuer (ou être tués).
C'est injuste, et pourquoi ?
Fin de la digression (de Lyon ?), place à l'agression généralisée.
LA BATAILLE
MODE D'EMPLOI

Recette et
ingrédients
Deux armées complètes et bien
rangées (à trois, c'est déjà trop compliqué).
Un espace plat, vide et bien dégagé (quand on en a le temps, bien penser
à détruire avant la bataille tout ce qui pourrait gêner alentour, ou pire,
servir de cachette).
Essayez (même si ce n'est pas toujours possible) de disposer de forces
à peu près équivalentes surtout en artillerie (comptez un gros canon pour
trois petits environ) et en cavalerie (les dragons restent autorisés mais
avec des chevaux légers non motorisés car non autorisés* à l'époque).
* autorisés : Heureusement,les
règlement se sont bien assoupis (pardon, assouplis) depuis.
Les éléphants sont interdits
depuis qu'Hannibal (le cannibale ?) a trompé (pardon, trempé) leurs grosses
papattes dans la neige sale.
Les mercenaires comme les fameux " couteaux suisses " ou les redoutables
" lance-quenelles " allemands pourront aussi être utilisés mais pas plus
de 12 par compagnie (attention, il y aura des contrôles !).
N'oubliez pas la poudre que vous aurez, par précaution, gardée bien au
sec (on a vu de grande et jolies batailles stupidement gâchées par une
petite averse).
Tout le monde est aligné face à face en deux lignes parallèles (voir schémas
tactiques), la bataille peut commencer.
Oui, et c'est bien le problème de la guerre dite " en dentelles ", commencer.
L'exquise politesse et dédain affiché de la mort proche et plus que probable
poussant chacun à d'interminables ronds de jambe.

Les aristocrates
généraux hésitent, ils ont payé leurs régiments assez chers !
D'où le fameux : " Messieurs les ennemis, chers collègues, tirez les premiers
!"
" Après vous !
Je n'en ferais rien !
J'insiste !
Vous me fâcheriez ! "
J'abrège, l'orage menace, il
faut se décider, on joue ça à filou-passe*.
C'est enfin parti : " A mon
commandement dément - En joue - Feu !

Le foudroiement,
la première décharge est souvent la bonne.
A la guerre comme à l'amour, même pas le temps de recharger qu'il faut
tirer à nouveau.
" BOUM ! Une grosse décharge à bout portant, la rangée ennemie est en
grande partie effondrée, ceux qui ne sont pas morts tirent à leur tour
sur la ligne d'en face qui attend stoïquement sa rafale en sifflotant
(c'est dans le manuel du parfait petit fantassin) :
" Hello, le soleil brille, brille, brille ..."
Quand l'épaisse fumée âcre se dissipe, on compte le nombre de soldats
survivants ; celui à qui il en reste le plus a gagné la bataille*, il
est déclaré vainqueur et il a droit à un petit cadeau symbolique (souvent
un drapeau avec des trous dedans ou un trousseau de grosses clefs).
Son adversaire malchanceux, un vague cousin, le salue bien poliment mais
demande sa revanche qu'il serait malséant de lui refuser.
Puis il bat en retraite à taux plein* avec ses tambours à roulements,
ses trompettes débouchées, ses armes, ses bagages et surtout sa délicate
vaisselle.
A charge au vainqueur de remettre l'endroit à peu près propre*.
* filou-passe : l'ancêtre
du pile ou face.
* bataille : ce type d'affrontement
peut ne durer que cinq minutes, ce qui est beaucoup trop long, c'est les
préparatifs, les fameux préliminaires.
* taux plein : vieux français
(plus de 62 ans)
* propre : comme il n'y
a ni médecins, ni médicaments, ni infirmeries prévus, on a donc pas à
se soucier des blessés ce qui est bien pratique et facilite les comptes.
Le brancard sera inventé bien plus tard.
LA DESERTION
Ayant miraculeusement survécu
à sa première " bataille ", Pelmarre jura qu'on ne l'y prendrait plus
et que la seule odeur de poudre qu'il supporterait dorénavant, c'est celle
de la poudre d'escampette (et surtout pas d'escopette).

Pelmarre
choisit la liberté.
Il se laissa distancer sur
la route poussiéreuse en faisant semblabt d'avoir un caillou dans sa chaussure
puis il sauta dans un fossé abandonnant sac, fusil, soumission, peu de
balles, tricorne à pompons et rêves de gloire.
Mais il lui fallait se cacher des patrouilles qui patrouillent autour
de Mécouille, c'est leur raison d'être.

Déguisé en petit cheval blanc,
il rejoignit la mer pour s'embarquer (et que faire d'autre, sinon la chérir
?) vers un ailleurs plus pacifique.
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