LE HEROS

LES MISSIONS IMAGINAIRES

 
 

 

LES RESTATIONS AU CINEMA

Le cinématographe s'est emparé depuis longtemps du thème de la restation et ne veut plus le lâcher.
Il a été rudement (et e-négalement) traité dans de nombreux films qui déshonorent le septième art.

Digne héritier du polard (dont il est une forme avachi), le molard est donc un film policier mou.
Son heure de gloire, le molard la connût avec la célèbre trilogie du flic :
" Double-flic à droite ", " La pompe à flic " (avec Lina Venturo dans le rôle de la pompe) et le dernier sorti (de la salle obscure ?) :
" Tout ça me fait flic " qui illustre notre propos.
Sur l'image enfin immobilisée, on peut voir un Robert Obscène plus laid que nature subissant une restation musclée entre deux maîtres-chanteurs de charme discrets.

 

" A tout saigneur, tout honneur ", cette super-production franco de port met en scène un épisode confus de la mémoire nationale ; celui où le nabot Léon de Lyon est interrompu en plein carnage par deux maréchaux* dans Pire rasée de près et depuis longtemps par les boulets creux ; on comprend (même si on ne la partage pas) sa déception.
* maréchaux : les deux fèlons Délogi et Fairant en profitent pour retourner lestement leurs vestes galonnées, performance que les effets spéciaux rendent aujourd'hui facile ; à cette épique époque opaque, c'était une chose que les artistes devaient savoir faire.

 

Suit un film somme toute assez plat de résistance : " Un dur à Cuire "
Jean Mouldeu croit manger du saucisson à Cuire (près de Lyon) alors qu'il est à Caluire (près de Lyon aussi.
Sans son écharpeau*, il est e-médiatement reconnu et subit une bonne restation dans la voiture blindée.
Avec d'authentiques détails, des faux semblants vrais et un comédien plein d'avenirs et de contradictions.
* écharpeau : tenue préférée de Jean Mouldeu qui s'enfile d'un coup.

 

Après toutes ces presques (pardon, fresques) historiques, quoi de mieux pour se reposer qu'un film d'auteur bien hypnotique.
Nous en avons trouvé un sur la plage abandonné :
" Les sept dents de la sagesse ", il est bien.
En parler serait difficile et le résumer blasphématoire, sachez seulement que le héros à fausse-barbe est pourtant reconnu (et restationné) par deux bédouins mécontents du prix du pétrole.
Brut et raffiné à la fois mais à déconseiller aux âmes sans cibles bien définies, un dommage collatéral est si vite arrivé.

 

Si le western est un genre noble, que dire alors du eastern ?
Rien, ou presque qui ne soit déjà dit.
Alors prenons l'avion pour l'Espagne où se tourne sur place en ce moment un eastern canelloni, le remake à la tomate fraîche d'un mythique succès :
" Le thon, la prude et le bruyant ".
" C'est la scène finale, groupons-nous (photographie oblige) et demain il en sera fini de ce navet, que dis-je, de ce rutabaga ! " s'écrie le Thon* rouge de confusion (et de Méditerranée).
Une histoire d'amour sans amour à ne voir sous aucun prétexte.
* le Thon : Magnifiquement interprété malgré tout par un Scom bridé plus vrai que dans la nature.

 

En plein tournage du dernier (nous l'espérons tous !) Luc Tesson.
En haut et à droite, le réalisateur n'en perd pas une miette de pain.
C'est le moment de la restation et c'est franchement dramatique, Tinika, la jeune extra-terrestre innocente* ne comprend plus rien, heureusement, nous non plus.
Malgré (ou à cause ?) de tous ces handicaps, " Le grand flou " se laisse regarder (mais sans lunettes).
* innocente : Et pour cause, elle était à des années-lumières de là (et de s'en douter).

 

" Le vieux pet rouge "
Quel beau titre, et si évocateur, dans une ambiance merdiévale garantie se rejoue l'éternelle (et finalement fastidieuse) rivalité de deux clans rivaux.
Le jeune et imprudent Ronéo a, disons le crûment, comme à l'époque, touché la chatte de la belle Boulette, pucelle du clan rival de la rive gauche.
Annonay et Boulieu, les deux Boulette tendent un piège, Ronéo est tout blanc et en plus, impossible de courrir sans se casser la gueule !

 

" Tripoli pour être honnète " est un curieux film.
Librement inspiré de la bonne nouvelle de Post* " Un taxi pour que j'te broute ", l'oeuvre nous plonge sans nous demander notre avis dans le désert à rides tout sec ; de plus, c'est la guerre chaude, il y a des mouches, du sable et des épaves noircies partout.
Réfugiés dans une ruine (et ils avaient eu de la chance d'en trouver une de boue sêche), l'infernal trio restationnesque mûrit, à l'ombre, de sombres pensées.
* Post : Ecrivaine d'origine américaine répondant au joli prénom français de Moderne.

 

Jean Culle le grand philosophe voulait faire du cinéma, et il en a fait pour la première fois aujourd'hui, 27 avril 2010 où devait se donner le premier retour de manivelle d'une restation chtonienne qui promettait*.
Dans une caverne platonicienne nos héros tournent le dos à la réalité et ici aussi alors qu'au dehors le soleil brille, brille, brille.
Certains sont ligotés, d'autres ne semblent que psychologiquement contraints (par le caverneux confort ?)
* promettait : Mais dont le titre restera toujours secret.

 

Quoiqu'on fasse l'épouvante n'est jamais très loin car même les morts (et surout les morts-vivants) pratiquent la restation.
Sous les ponts de Rome, le poète Motdit-Chantbleu venu admirer une statue dont il est secrètement amoureux depuis toujours et à jamais, ne pourra échapper au duo de spectres jardiniers, vrais amateurs de nocturnes, sanglantes et archéologiques restations.
C'est fort triste mais ne pleurez pas, ce n'est que du cinéma !

Tel n'est pas l'avis du jeune Biquou Prix (et épri) de Rome, témoin oculaire et olfactif* de la mort prématuré de Motdit-Chantbleu ; et de la terrible impassibilité de sa muse, soit dit en passant.
Le pauvre Biquou en fût perturbé pour longtemps et en conçut en vrai mépris de Rome, ce qui est dommage.
* olfactif : Les spectres italiens sont souvent pétomanes.

 

L'affiche rouge était vide.

" Il devait y avoir un problème à l'imprimerie ! " pensa le bobolchevik de service.
" Ou une trahison quelque part ! " tonna l'omniprésente moustache avant de l'embrasser goulûment sur la bouche, ce fût le début de la plus grande restation de l'histoire.
Les communistes pratiquaient la restaion de masse, à une échelle et avec une efficacité jamais égalée ; dans leur enthousiasme révolutionnaire ils finirent très logiquement par se restationner eux-mêmes et s'envoyérent peupler l'archipel où l'on se pèle du gland (mais vraiment!).
Heureusement, ils leur restaient la ligne, le plan et le compas dans l'oeil pour s'y retrouver; avec ça ils faisaient de bons films*.

* films : Trois " classiques " du cinéma soviétique :
" On est mal, Parti ! " " Un bon quart de rouge " " Le Q.I racé Moleskine* "

* Moleskine : Histoire édifiante d'un surdoué misérable devenu chef de la classe (ouvrière ?) ; prolétarien, propagandif et bien profond.

 

La restation connut aussi ses détracteurs, ses bourrins, ses chars russes (pardon, ses charrues) et ses e-réductibles opposants.
Peldugland est de ceux là ; il nous propose dans " Je reste à Sion " sa version e-conoclaste et vaguement oeucucuménique de la chose :
sur la toile presque blanche, les représentants des trois religions du livre unique se préparent à de fausses discussion (mais de vrais conflits) pour la caméra .
Qu'est-ce que cela va nous révéler ?
Rien de bon pour le présent ; le passé, n'en parlons pas et le futur s'annonce mais mal.

 

 
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