Dans ce numéro deux, le
professeur Mouldeu nous en fera la tactique démonstration au tableau
noir.
Le silence se fait dans la
salle de conférence quand le professeur Mouldeu fait son entrée.
On attend toujours beaucoup de lui et de sa science diffuse ; comme
il ne veut pas décevoir son public, il choisit soigneusement ses sujets.
" Aujourd'hui je vais vous parler de Mécouille " commence t'il hardiment.
" Déjà dans l'antiquité tous les conquérants rêvaient de s'en emparer;
ils en firent beaucoup de sièges, tous percés.

La
cité merveilleuse
- Les forces en présence
Alexandrogyne 2, fils du
grand Sémafor marchait à son tour sur Mécouille (ça devait faire mal),
plein de morgue et d'arrogance, sûr qu'il était de la supériorité de
son armée et de ses fameuses phalanges (trois).
La Macédoine et ses légumes frais étaient déjà loin, les hoplates* traversaient
en maugréant de vastes cerisaies dont les rusés mécouillois avaient
cueilli tous les fruits selon l'intemporelle tactique de la terre brûlée,
et du clafoutis.
* hoplates : Ils se différencient
des hoplites par leur sobriété.
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Enfin, après des semaines
d'errance dans les vergers, Mécouille apparut à l'horizon.
Les macédoniens prirent un peu de repos, ils en profitèrent surtout
pour faire caca, leur seule nourriture ayant consisté en fruits
trop verts ou déjà pourris.
Ils n'avaient qu'à
prendre l'autobus, c'est direct.
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En fin tacticien, Alexandrogyne
fit creuser les latrines juste sous les murailles ; c'est la première
utilisation des gaz mentionnée dans l'histoire militaire.
Les défenseurs suffoquaient derrière leurs créneaux et ils décidèrent
de faire une sortie afin de reboucher les trous puants.
C'est ce qu'attendait le conquérant, on se mit de suite en ordre de
bataille rangée.
Les lourdes portes de bronze (récemment coulées) s'ouvrirent pour laisser
le passage aux poils*, ceux-ci s'organisérent immédiatement en un cercle
parfait, puis ils se mirent à tourner avec un bel ensemble tout en accélérant
la cadence.
* poils : Guerrier mécouillois,
le poilu est français.
Le fameux mouvement tournant
venait de faire son apparition sur les champs de bataille, sa cohésion
et son synchronisme étant sodomiquement assuré par l'imbrication des
uns dans les autres, d'où son nom de Grande
Enculade.

Ennemis en
vue ! - Fines les tranches,
s'il vous plait !
Arrivée au contact des rigides
phalanges, la Grande Enculade les débita comme une scie* circulaire,
en tranches fines car c'est bien meilleur.
Les macédoniens hurlaient de terreur, ils étaient devenus un gros jambon
collectif.
Bientôt il n'en resta plus que le talon, on le donna aux chiens.
* scie
: Ce bel instrument avait déjà découpé quelques tortues romaines
; blindées, mais peu manoeuvrières, on les ouvrait comme les boites
de conserve ... sans s'occuper des lièvres alentour.
L'arme
fatale.
" Voir Mécouille et
mourir ! "
Aussitôt.
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Et le combat cessa, faute de combattants ennemis ; la bataille était
gagnée, dans Mécouille libérée on carillonnait à toute volée et les
poils se hérissaient de fierté.
Voilà l'histoire ! "
Clap-clap-clap-clap
Moralité : Qui tient Mécouille,
tient le monde entier.
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