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Yvan Dalize est un artiste
qui ne supporte pas l'art, sous toutes ses formes.
Devant une oeuvre, il voit furieusement rouge et a envie de tout casser
(d'où son surnom d'Ivan le terrible).
Il est bien connu des services culturels qui lui interdisent l'accès aux
lieux consacrés ; ce qui ne fait qu'augmenter sa rage iconoclaste.
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Ne pouvant plus entrer
dans les musées, Yvan a conçu un automate télécommandé, son alter
ego destructeur, l'Ami du tabac*.
* tabac : Le passage sans doute?
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Il l'a équipé d'un solide bâton
ferré et de la courte intelligence qui va avec.
N'écoutant que la voix de son maître, ce nouveau Golem réagit seulement
à ces trois lettres :
A.R.T (dans cet ordre) ; à leur vue, la colère le prend tout entier, on
l'a même vu dévaster un innocent étalage d'artichauds et un parc d'artillerie
au grand complet.
" Dans l'enfance
d'Yvan, il a du se passer quelque chose ! " supputait finement Guy
Molet qui s'y connaît en traumatismes.
La Fondation
Gellipane croyait avoir résolu le problème en ne présentant que des
sculptures déjà brisées, des morceaux de poteries ou des bouts de
ferraille oxydée. |
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" Camouflons
(des Pyrénées ?) notre mignonne Fondation en musée d'archéologie !
" nous expliqua stratégiquement le directeur. |
Elle fonctionna parfaitement
et l'on pût voir la géante marionnette passer en sifflotant devant les
vitrines remplies de résidus divers et les statues manchotes, son gros
gourdin restant caché dans son pantalon.
Ouf !
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Paul, notre
gardien, n'en menait pas large,
il chantonnait timidement en regardant ailleurs. |
Grâce à la web-came embarquée,
Yvan voit ce que voit l'Ami du tabac ; et ce n'est pas jojo.
Tout est déjà brisé, pourri, en lambeaux ... plus rien à faire.
" Il casse
les bras, et prend parfois la tête, mais il ne touche jamais aux nichons.
" constata Octave des Obres. |
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" Il devrait,
ça le calmerait ! " conclut le directeur, regardant l'Ami du tabac
s'éloigner en mimant d'imaginaires moulinets.
Manifestement son bâton le démange toujours. |
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