| |
|
Vil
de Lyon, l'e-nommable, a une grande gueule, c'est vrai.
|
Vil de Lyon est un espion,
tout le monde le sait (ce qui réduit son efficacité à peu de choses)
mais il continue d'espionner la vie culturelle lyonnaise pour le
compte de la tristement fameuse N.B.A*.
Comme ça ne le fatigue pas beaucoup, il en profite pour essayer
de faire dire aux autres ce qu'ils pensent vraiment, exercice particulièrement
difficile à cette époque par principe consensuelle.
* N.B.A : Nouvelle-Bueaucratie-Artistique,
Vil de Lyon, en bon agent double et blanchissant, émargerait aussi
au nom moins redoutable S.A.N.D.E.Q.U.E.
|
Ce dénonciateur
a aussi un oeil reptilien de chaque côté.
|
Poser constamment des questions,
histoire de mettre les autres dans l'embarras (dans un premier temps),
puis franchement en colère, c'est sa sale habitude.
En vrai disciple de Guy Gnôle et de Paul Bucose*, il aime à rire, il aime
à boire, il aime à chanter, comme vous ; mais il reste toujours affreusement
lucide.
Ultime représentant de la " cradition* " la plus pure, Vil la pousse à
ses extrèmes limites, loin de tout.
* Bucose : C'est un chef,
un grand chef, nous le regrettons tous.
* cradition : Tradition
salie par un mauvais usage.
 |
Le jour de
l'inauguration, le provocateur professionnel était particulièrement
excité, indiscret et intrusif, c'est à dire normal.
" Aimez les craditions, monsieur ?
Madame oui, sûrement !
Etes vous pour ou contre la cradition plusieurs fois centenaire ?
Pour, vous êtes un vieux con réactionnaire, contre, un petit con irresponsable.
Vous hésitez ?
Normal, on a même le droit de changer de position, pour mieux dormir
... " |
Et l'anti-charmeur de continuer
...
|
" Alors la cradition,
ça ne vous dit vraiment rien ?
Même pas merci ?
Seriez-vous donc sourd au piétinement lourd et régulier des générations
futures qui vont vous écrabouiller ? "
Vil
de Lyon mange de la cradition française par les deux bouts.
Et l'insatiable
en redemande.
Ainsi Vil continuait son papillonnement déstabilisateur, semant
le trouble dans les calmes et lentes consciences rhône-alpines.
" On finira tous à l'hospice si Vil de Lyon continue ! "
s'inquiétait le directeur.
|
|
|
C'est dire qu'il nous
fatigue, littéralement il nous pompe (juste l'air, mais c'est déjà
beaucoup).
Un vide finit par se faire naturellement autour de lui, c'est sa
manière à lui d'être au centre de quelque chose.
|
|
Quand fatigué il baissa
son bouclier, on vit que Vil était nu.
Ce dont personne ne s'est
rendu compte, c'est que le vrai centre du monde c'était Vil, et
personne d'autre.
Vil, évidemment de Lyon, l'unique objet de son ressentiment.
Et de nulle part ailleurs.
|
 |
On peut se brancher sur
une " double cradition " grâce a un dispositif spécial, il faut
juste penser à prendre un casque.
C'est interactif,
bizarre et payant*.
* payant : Fort cher,
et bien exhaustif sur les bords.
|
" La cradition
ça n'a pas de prix ! " soutenait Mordicus, notre directeur.
|
|
