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Ah ces artistes
! A peine entrevus et déjà passés (de mode ? ).
" Please, please vélove
me ! " chantonnait stupidement le gardien Paul en rangeant les bicyclettes.
" Tendeur ! " répliqua Peldugland qui gonflait des pneus qui le
gonflaient un pneu.
L'organisation du " Tour de l'exposition " virait au cauchemar éveillé
pour le plastichien car il avait fallu tout préparer pour les futurs compétiteurs*.
* compétiteurs : A ceux
que le cyclisme intéresse encore, nous conseillons deux choses : lire
l'article sur " La
giration de Lyon " et consultez la future rubrique (pardon, lubrique)
de Denion de Lyon " Sur le tour " dans la
revue Ta Mouille, la revue qui ne roule que dans les descentes.
Consulter un spécialiste
si les symptômes pédalesques persistent, et surtout signent (on peut alors
mieux les identifier).
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Toute compétition mérite
récompense, un " effet spatial " de Gometta était le trophée réservé
au vainqueur.
" Je ne suis pas sûr que cela les motive beaucoup. " ajouta
perfidement Octave des Obres.
" Tous les goûts sont dans la nature morte ... " conclut
dans l'urgence le directeur car le départ était imminent.
La crême des cyclo-touristes jouait des coudes sur la ligne : Lolo,
Jaja, les deux Nanar et surtout Folomi, un fameux grimpeur selon
Miss Clitorini qui s'intéresse aux coureurs (et à leur merveilleux
" dérailleur ") plus qu'aux vélos.
Folomi est taillé
pour la course, de profil c'est encore plus net.
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Peldugland est aussi prêt à
rouler, bien calé dans sur la moto-atelier d'où il commentera et illustrera
la course ; grâce à sa folle témérité nous ne perdrons rien des péripéties
à deux roues.
Alors, Peldugland peintre sportif, ce n'est donc pas une plaisanterie
?
" Non, dément l'autre dément, mais il me faudrait des bras supplémentaires
et un bon pilote automatique ! "

Le départ
est donné (gracieusement, de nos jours c'est rare).
D'entrée c'est une affreuse
bousculade, l'empoignade sur deux roues ; certains essaient déja d'en
échapper, Folomi, en vieux rouleur de mécaniques pelotonnières, est du
nombre.
De sa moto-atelier, Peldugland tente de lui faciliter les choses :
" Attention, virage à droite ! " crie t'il aux poursuivants.

" Pardon,
à gauche ... " Sbling - sblong - une roue tourne solitaire.
Plus dure sera la chute si
les autres vous tombent dessus.
C'est bientôt le sprint, Folomi se faufile aux avants-postes, on s'observe
de dessous le guidon, on jette les bidons et on prend des gamelles à la
place.
Attention, Folomi tente de s'échapper, il lance une tataque dans un faux-plat
meurtrier (juste avant les toilettes des dames) et se détache irrésistiblement.
Miss Clitorini aime quand Folomi se met en danseuse*, ces petites fesses
pointues la ravissent.
* danseuse : Folomi serait-il
un travesti ? "
Non c'est juste les hormones. " répond le directeur, sportif.

La tataque
de Folomi.
A l'arrière du peloton, la
voiture-balai fait les bordures en chasse-patates (ce sont des termes
trop techniques, j'abandonne).
Folomi abandonne aussi car il vient de voir passer une fusée à deux ronds
(pardon, deux roues) américaine qui franchit en trombe la ligne d'arrivée
avant de s'éclater sur une cimaise mal rangée.
C'est l'incontournable
Speed Hermann*, il est un peu groggy mais ne refuse pas le fameux
baiser du vainqueur.
Il monte en titubant sur le podium, on lui remet son trophée (Psttt,
dans l'autre sens la peinture !) ; Speed est ensuite baisé sur les
deux joues par Miss Clitorini, alias Miss Fondation Gellipane. |

Il en a de la chance.
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* Speed
Hermann : Coureur confondant et confondu depuis peu, grâce à son régime
de bananes " spéciales ", il pouvait se permettre de prendre le départ
bien après les autres.
Speed envisage sérieusement d'être le premier cycliste à passer le
mur du son.
De quoi être découragé. |
Peldugland
refuse d'un air dédaigneux le contrôle anti-dopage.
Il vient de réaliser un bon reportage, et une sacrée performance picturale
(132 toiles) ; un exploit qui lui vaut une belle remontée au classement
général des peintres d'action.
Le motard plastichien essuie la poussière de ses peldunettes of course
; est-il ému ?
Non, il a juste un compas dans l'oeil.
" Demain on se fait le col de l'Utérusse et, c'est promis, j'attaque
! "
Voilà qui promet.
Après le passage de la course tout est dégueulasse, il va falloir trouver
des sacs poubelles.
" Ne touchez à rien, s'écrie Octave des Obres, on dirait une
installation de White Trash* ! "
* Whire Trash : Il a signé
quelques uns des plus beaux tas d'ordures de sa génération, donc respect.

" On va devoir
emballer tout ça ? " se lamentent les gellipanesques employés.
Hélas oui car maintenant ces déchets sont sacrés.
Aux dernières nouvelles ça
marche pour Gometta, un " collègue spatialiste ", promoteur immobilier
de son état, lui propose de décorer ses dernières réalisations, histoire
de faire taire les critiques mal voyantes (pardon, malveillantes).
Cette fois, c'est les résidents qui ont la tête pleine de couleurs.

Le succès
n'a cependant pas changé notre artiste, il est toujours aussi chiant.
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