FONDATION GELLIPANE

PROGRAMMATION

 

 

 

" LES AIN-PRECATIONS "
ARTISTE : IZABELLE ZEBUTTE
GENRE : diabolique
EXPOSITION n° 53 - 3

.

 

 

 

Dés le vernissage, j'ai senti le choc.

L'affaire avait débuté sous de trés mauvais auspices :
" Il faut coucher pour exposer chez vous ? " demandait sans détours la future scandaleusee.
" Normalement oui, mais on peut toujours s'arranger ... " louvoya le directeur, fataleùment impressionné par l'invraisemblable dégaine d'Izabelle Zébutte.
" Elle est complètement givrée ! " l'avait-on défavorablement prévenu de partout.
Mais Izabelle avait un étrange pouvoir, quand elle vous fixait de ses yeux pers (verts ?), vous perdiez immédiatement la raison, comme elle.
Nous n'avions nul besoin de ses " Ain-précations " hâtivement tricotées ; de fragiles et délicates aquarelles nous auraient tout à fait convenus, saoûlés que nous étions déjà par les Vierges marries et leurs continuels sanglots.
" Ce que femme veut ... " marmonnait philosophiquement l'ouvrier Rouge en posant la dernière de la série noire, un petit coup de niveau à bulle ; tout était droit, bien aligné, vociférant et non répertorié :

Françaises, des jeux ! (érotiques de prégérence), Lyonnaises, des eaux ! (pas trop usées), Niçoises, assez de salades* !
Chilly, conne carnée ! (voilà l'avis d'un sombre Eros), A poil toutes ! (sans dout une injonction de capitaine Paddock), Va, geins ma soeur ! (c'est donc ton frère ?) etc ...

* salades : C'est du pain-bagnat pour les médis (pardon, du pain béni pour les médias).

De l'Ain-précation comme un des Beaux-Arts possibles.


" C'est de l'argotique ! " expliquait Izabelle au commissaire principal.
" Flamboyant ! " précisa Peldugland avant d'être réduit en cendres.
Bon, on va pas faire un roman, voyons la suite.
Hypnose ou transmission de pensées, tout le monde était devenu fou, en tout cas privé de sa raison habituelle.

On allait de trangression en transgression, mais sans spécialement s'amuser.


" Satan m'habite ! " répétait en boucle Guy Molet en se flagellant très doucement.
Octave des Obres, pourtant la normalité même, serinait gaiement :
" Je teste e-cul, tra-la-la ... " en tapant sur le clavier, avant de taper le clavier.
Certains anonymes tentaient de résister en s'accrochant aux cimaises :
" Je transgresse si je veux ! "
Mais quand Izabelle sortit son grand fouet, on arrêta tous de rire, même Jaune* le petit nouveau.

" Ragnagna, Ragnagna ! " hurla la démone, c'était le signal de la taque.

Après ce fût l'enfer dans la Fondation sur terre.

* Jaune : Bleu et Rouge, nos nouveaux employés, sympathiques mais un peu primaires.

Les rares visiteurs se refugiaient aux quatre coins de la salle, poursuivis par la terrible et ses diablotins énervés qui leur piquaient les fesses avec des cartels acérés. on jetait même des cocktails, et des petits-fours innocents dans les flammes factices.
" Ragnagna, Ragnagna ! "
Izabelle excitait ses croupes (pardon, ses troupes) par des postures appropriées.
" Tu es si belle Zébutte ! " répondaient ses spectateurs (pardon, ses sectateurs) mais aussi sexe-tâteurs d'occasion.
Ainsi qu'un trio de sécateurs censuresques.
C'était Halloween avant l'heure H, il ne manquait que les courges.

" Cul, cure, bite assez ! " impréqua une dernière fois Izabelle depuis l'entrée.
Mais quelle sortie !
 


La seule " Ain-précation " ayant survécu au sinistre, roussie par les flammes, elle a traversé toute la brûlante histoire de l'art d'un coup.
D'ailleurs, pourquoi AIN-précation ?
Parce que Izabelle est bressane, sans être vraiment une poule.
Et pourquoi PRECATION ?
Par précaution sans doute.

Tableau d'une exposition endommmagée.

 

 

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