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Le coulant
phénomène.
Depuis son récent " Traité
de la coulure " on ne parle plus que de D.Gouline dans les milieux du
milieu.
C'était justement le but recherché : qu'on parle de lui, partout et sans
cesse.
" De lui, en êtes vous bien sûr ? "
" Je n'en jurerais pas tant j'étais ébloui. "
D'autres entités présentes
confirment le phénoméne : D.Gouline est devenu le sujet numéro 1 des conversations
sans que personne ne l'ai jamais vu.
De lui on ne connaît qu'un halo lumineux passager et les fameuses coulures
HORIZONTALES qui firent sa réputation, sa carrière, sa fortune et finalement
son malheur.

" De la coulure*
en toutes choses " (titre)
Nous voulions en savoir plus
(car à la Fondation Gellipane, on veut toujours tout savoir) ; mais comment
interviewer un brillant phénomène sans se faire mal aux yeux.
* phénomène : Dont nous
constaterons plus loin qu'il n'est pas (seulement) une lumière.
Il faut d'abord s'en protéger,
comme avec le soleil ; nous pouvions soit lui tourner le dos (ce qui n'est
pas poli), soit mettre un sac à patates sur notre tête ronde, soit acheter
des peldunettes.
Comme Peldugland avait des réductions, c'est la troisième solution qui
fût adoptée.

Il ne restait
plus que des glands (pardon, des grands modèles).
Ainsi équipé, attendons le
prochain passage de notre comète artistique.
" Je vois un point lumineux qui arrive, regardez, là, au dessus de
l'extincteur ! "
" Ce doit être lui, D.Gouline, ohé, monsieur D.Gouline ! " le directeur
fait avec son majeur le geste caractéristique et répété signifiant :
" Venez par ici, s'il vous plait ! " Grossière erreur, la boule
lumineuse se rapproche alors et c'est l'éblouissement, le fameux " flash
" tant espéré, pardon, tant redouté.

Aveuglement
général.
Peldugland qui avait déjà naturellement
des peldunettes voyait bien mieux que les autres, il pouvait transpercer
le halo brillant jusqu'en son centre, et il n'était pas déçu de son super-pouvoir.
D.Gouline lui apparut, une minuscule fée russe blanche comme neige et
tournoyante comme elle qui chuchota d'une voix grave, douce et triste
:
" Mon problème c'est l'éblouissement que je produis personnellement
et qui empêche (aux thons ?) de bien percevoir mon oeuvre. "
Comment faire ?

Il n'y aura
jamais assez de peldunettes pour tout le monde.
Peldugland préféra garder son
petit secret pour lui tout seul, les autres n'en finissaient pas de se
frotter les yeux pour en chasser les petites étoiles.
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Encart coulure*
: Pour bien jouir d'une coulure, il faut être vigilant.
En effet souvent nous ne la voyons que trop tard, quand
elle a déjà rejoint le sol sous l'effet de sa pesanteur
et de notre gravité contemporaine.
Oui, et après ?
Ces pauvres coulures ne peuvent donc qu'aller verticalement,
tout droit de haut en bas même si on les considère comme
un signe probant de laissez-aller, de désinvolture voire
de liberté créatrice.

Difficile
de faire autrement.
Si, comme
dans l'exemple slave précédents, vos coulures sont parallèles
à la ligne d'horizon, prévenez-nous aussitôt ; votre
cas nous intéresse aussi.
Si elles ne sont que mensuelles, vous n'êtes pas encore
une artiste pour autant.
Et si vos coulures montent au plafond, gare à vous !
Quoique avec D.Gouline et ses doigts de fée, tout soit
possible.
Voilà, grâce à la Fondation Gellipane vous en savez
un peu plus sur les moulures, pardon, les roulures,
pardon, les COULURES !!!
Et comme nous ne nous sommes pas foulés, nous ne parlerons
pas des foulures aujourd'hui.

Au
suivant !
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