FONDATION GELLIPANE

PROGRAMMATION

 

 

 

" CONCEPTRUELLE "
ARTISTE : LEMASSON
GENRE : conceptuel
EXPOSITION numéro 68

.

 

 

 

Portrait de l'artiste
en pierres plates.

 

Lemasson est un artiste conceptuel* qui aime construire des murs (les faire construire serait plus juste).
Sitôt fini il en prend la couleur, en épouse les plus subtiles nuances comme un caméléon.
C'est ainsi devenu proverbial dans son micro-cosmos intelligent de dire :
" C'est au pied du mur qu'on reconnait Lemasson ! "

* conceptuel : Dans ce type d'art, il y a une idée (voire plusieurs) sous chaque moellon.

Selon les supports où il (se) pose, Lemasson est ainsi couleur de muraille, de briques cuites ou de papier peint.

 

 

Il a déjà pensé à toutes sortes de cloisons, parfois écroulées en musique comme à Berlin.

 

Et même un mur souterrain en Australie destiné à empéché les lapins blancs rapides (et les fourmis rouges) de tout envahir.

Il a dans ses cartons usagés quelques projets fous (comme il est de Bonton*) : on parle d'un démentiel " mur de l'Atlantique " s'étendant de Gibraltar au Groenland et qui ne serait qu'un grossier plagiat*.

* Bonton : Localité propre et bien rangée.

* plagiat : Adepte de la plage blanche (et vide), l'artiste est d'ailleurs en procès avec l'organisation Todt, eux-mêmes en faillite totale.

 

Bref, Lemasson crée l'évènement, en tout cas il fait tout ce qu'il peut et c'était donc normal que la Fondation Gellipane l'invite dans ses murs blancs pour lui donner un bon coup de projecteur sur la tête.
Notre gentil et complaisant public avait fait provision de ciment, d'enduits divers et de plâtre mais à son arrivée dans la salle d'exposition, Lemasson fit immédiatement tout enlever.
" Pas de gravats ici ! " annonça t'il gravement.
" Ah bon, alors on enlève tout et on remet la moquette."
Caprice d'artiste ne dure qu'un moment ...
Dérouter et surprendre est le propre (que dis-je, la mission !) et la sale habitude des artistes, nous y sommes heureusement habitués.
Et formés.
Le lendemain matin se trouvait devant la Fondation une énorme caisse que nous fîmes entrer avec difficulté (et en grand secret médiatique) dans la salle où elle fût ouverte sous les flashs et les exclamations diverses.

L'apparition

C'était une gigantesque truelle*, Lemasson nous avait bien eu, il nous fit un petit discours où il expliquait qu'il était maintenant passé de l'art conceptuel à l'art concept-truelle.
Et surtout pourquoi c'était si nécessaire.
On s'exclama de partout : " Ouaouh, finement joué, total respect Limaçon, vive les pelles à tarte ! ..." (exès t'es rat)

Lemasson est le chouchou des critiques et des docteurs de la loi artistique.

Le conceptrualisme était né sous nos yeux, le nom de ce nouveau mouvement d'avant-garde barrière fût simplifié en " conceptruisme " ; et comme il lui fallait un théoricien et un leader, Lemasson décida que ce serait lui.

Parfois il en fait des bouqets ...

 

... ou de bonnes compositions.

Le public quand à lui cherchait toujours le mur, et les truies leur cochon.

* truelle : Pour ceux qui n'ont jamais travaillé, une truelle est un outil.
Pour celles qui travaillent déjà tout le temps, c'est sans importance, et pour ceux qui ne savent même pas ce qu'est un outil, j'abandonne.

" Et à l'avenir, Lemasson : le concept-truelle dans l'espace ? "
" C'est une belle idée ... mais sur quoi le poser ? "
Traduction martienne :
" Qu'est-ce que c'est que ce truc ? "

 
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