FONDATION GELLIPANE

PROGRAMMATION

 

 

 

" IMAGES DE GUERRE "
ARTISTE : TARTIFLETTE
GENRE : revanchard
EXPOSITION n° 18
- 2
.

 

 

 

" L'art pompier, c'est vraiment tendance ! "

C'est ce que tout le monde dit autour du buffet, donc respect à la tendance ; mais qu'est-ce que c'est vraiment ?
Si on écoute les différents commentaires, nos idées se brouillent :
- Cette peinture s'enflamme au contact de l'air ? (ce qui expliquerait les kilos de vernis recouvrant la surface colorée).
- Va t'elle disparaître sous le regard brûlant (ou éteint) des contempleurs ?
Dans ce cas prévenir de suite les conservateurs en criant :
" Elle fond, fond, fond ... "
- Serait-elle plus totalement appréciée pendant une fellation ?
- Nous faut-il à tout prix chercher l'erreur, le détail qui tue la vraisemblance ?
Par exemple une fibule mal placé, ou un pompon rose à la place d'un panache blanc ?
Demandons à Octave des Obres de nous éclairer un peu car il est à côté de l'interrupteur, il ne se fait pas prier :

" Tartiflette était un petit alsacien réfugié, revanchard et par un fait exprès, pompier de profession.

Le voici en compagnie de son copain balayeur dans le petit village de Pfürgennastheim.

A ses débuts il peignait sur verre de charmants et romantiques paysages, ou des alsaciennes surmontées de leur gros noeud.
Suite à un chagrin d'amour dont nous vous épargnerons les détails, il ne peignit plus que de gigantesques scènes de batailles plutôt dérangées où il se représentait en héros cherchant la mort, pour de faux bien sûr.
Mais quel réalisme, regardez ces détails* !
"

 

* détails : Peldûment tarifés, tant pour un soldat vivant, tant pour un cheval mort, tant pour une armure dorée, un mousquet fleurdelysé etc ...
Les canons (ou bouches à feu) sont en supplément.

 

- La décharge de la brigade légère 1854


- Le buccin sonne et resonne en vain car le vaillant Cryogénitus après plusieurs (et inutiles) décharges successives fait une pause avec sa petite brigade de mercenaires.
" Faire un bon pompier, c'est vraiment une affaire de patience ... " commenta une voisine.
" Certes madame ! " poursuivit le maître rougissant.
" Mais c'est aussi une affaire de goût d'ailleurs voici une oeuvre de jeunesse de Tartiflette - Le débarquement pour Cythère 171O - quelle fougue, quel entrain, notez les jolis drapeaux ...

Tel fabrice à Waterloo, son héros voit tout mais ne comprend rien.

Et ces quelques émouvantes et juvéniles giclettes, un peu maladroites mais passons. "

" Pfff, et dans le genre merdiéval, il ne se débrouillait pas mal non plus ! "

- Fourme d'Ambert le Prudent anéantit Charles le Téméraire à Nancy 1463 -
Quelle étrange défaite.

" C'est un pompier volontaire ! " surenchérit un connaisseur.

- La prise de Terre avec toute la smalah d'Abd-el-Kader 1837 -

" Là, il n'avait plus d'idées, il exagère, ça se sent d'ici ... il semble être seul contre tous ! "
" Et toutes, il n'y a pas de dames sur ses peintures ! " fulminait Laure Guasme.
C'est un fait.
" Où sont les femmes ? " renchérit Patrick Jevut, d'une fondation concurrente.
" Heureusement qu'il y a des chameaux* ! "
C'est vrai, heureusement.

* chameaux : A y regarder de plus près, ce sont des dromadaires ; nobody's perfect, même Tartiflette.

" Ah, sa dernière bataille - Mécouilles (Ardennes) 1855 - quelle révocation ! " finit Octave, l'alarme à l'oeil. "

C'est vraiment la fin, submergé par le nombre, Lagarre* de Perrache, seul survivant de son escouade ne sait plus quoi faire, il prie Sainte Nitouche qu'elle lui envoie du renfort : un petit appui aérien par exemple, d'une précision chirurgicale si possible.
Car des chirurgiens, on va en avoir besoin.
Sainte Nitouche ne se fait pas prier trop longtemps et l'escadrille des Pélicans frisés fait le ménage à fond, pas une souris* grise n'aurait survécu.
Alors, merci qui ? "

* Lagarre : Pour récompenser son haut-fait d'armes à feu, il fût nommé Baron de Mécouilles sur le champ, de bataille évidemment.

* souris : " C'est à charge de revanche. " précise dans un communiqué laconique le roi des rongeurs.

" Ach, pompier, pon oeil ! " clamait l'arrière-arrière petit-fils du peintre de son fauteuil roulant.
" Et pour un bon pompier, il faut compter combien ? " demandait discrètement Guy Molet à une future historienne de l'art.
Guy et son érudite s'étant mis d'accord sur leur estimation, le poète émoustillé déclama une ode fromagère Marsionale) :
" Le soral des moldats est en caisse bertaine Cous le seu des fanons, pout en tas dans la blaine ... "
On ne pouvait rêver plus bel hommage au pompier inconnu.

 

 

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