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Unique survivant d'un
hivernage raté au pôle sud, Al Ciddé fût recueilli mourrant de faim
à côté d'une montagne de surgelés inutilisables par un couple de
manchots " empereurs ".
Ces aimables palmipèdes le gavèrent de kril super-énergétique ce
qui explique sa répulsion actuelle pour les crevettes.
Mais il a gardé, dans son coeur pourtant glacé, une grande tendresse
pour ces oiseaux nageurs à la bipèdie confondante.
Depuis il les peint avec vénération (sinon pour quoi faire ?) et
un soin extrème ; n'étant pas très doué, on dit de lui qu'il travaille
avec des moufles ou qu'il peint comme un pied.
Les oeuvres d'Al Ciddé.
Plaisanteries faciles,
c'est vrai qu'il n'est pas un virtuose mais l'amour de son sujet
lui permet de reculer ses limites jusqu'au cercle antarctique où
ses parents adoptifs apprirent son existence en regardant une revue
d'art maculée abandonnée, après usage, par un scientifique constipé
et négligent.
Ils entreprirent aussitôt le long et dangereux voyage entre les
innombrables chaluts, les sacs plastiques et les orques voraces
; chanceux, ils arrivèrent juste à temps pour le vernissage.
Ce fût une scène incroyable quand, dans une Fondation Gellipane
noire de monde, le couple migrateur débarqua exténué, inondant le
plancher d'eau verte et d'algues humides.
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