L'étant moderne (suite)
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L'aieul reprend son hallucinant
récit : Les stratèges préparent la nouvelle attaque Le principe de l'offensive est simple, il suffit de sortir de la tranchée où l'on est (relativement) à l'abri pour courrir en hurlant et à découvert vers la tranchée d'en face. L'attaque et son inévitable er répétitif résultat.
Ses compagnons d'armes aussi, ici le zouave Dupont de Lalma et le canonnier Pinard, un fameux tireur des litres. En face, ils rigolent car c'est plus facile qu'à la fête foraine ; mais ils rient plutôt jaune, d'abord à cause de la boue et aussi parce qu'ils savent que ce sera bientôt à leur tour de passer " à l'offensive* " . Alors parfois on essaie de
s"expliquer " Camarade, kamerad ? " mais c'est impossible avec cet incessant
vacarme. * à l'offensive : on passe alternativement à l'offensive pour plusieurs raisons : par politesse, afin de remplacer les héros morts par des renforts vivants et surtout pour que la chose dure le plus longtemps possible selon le souhait (bien légitime car ils se sont donnés du mal) des gentils organisateurs, des dévoués fournisseurs et des munitionnaires agréés.
La guerre moderne crée des
emplois et de nouveaux métiers, tankistes, communicateurs et ramasse-miettes.
Comme il y avait de plus en
plus de canons et de moins en moins d'hommes, nous allions vers une impossibilité
prochaine de continuer le conflit.
Si elles existaient, ce sont rarement celles-ci (souvent inavouables), qui seront mises en avant, proclamées et affichées dans un seul but : nous persuader que nous sommes les " bons " et ceux d'en face, les " mauvais ". A ce juste titre, il est donc nécessaire de balayer de la surface de la terre ces saloperies vivantes. A moins d'être un traître ...
Trois anciens combattants dont un sceptique.
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L'époque
merdiévale
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L'ancien régime
sec
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La tournante
révolutionnaire
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L'étant
moderne
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